Les vœux du jeune lion – Christian Satgé

Petite fable affable 
C’est trêve des confiseurs en la savane.
Tout s’alentit comme dans une pavane.
À l’occasion du proche avènement
D’une toute nouvelle année, simplement,
Un lion voulut la souhaiter fort bonne,
Heureuse et prospère, entourée de lionnes,
À ses bons et braves sujets d’alentour
Haute et basse cour, plumes ou poils en atours.
Notre roi qui avait chassé ses pairs du trône
Et croqué plus qu’à son tour en cette faune
Parla au blancs becs et aux vielles peaux
D’amour, de paix, de fraternité,… Propos
De circonstance, certes, mais des paroles
Qui sonnaient un peu faux car les fumerolles
De la révolte de ses manants, entamée
Depuis un mois sans vraiment plus l’alarmer,
Salissaient l’azur encore et sa police
Sévissait toujours non sans quelques délices.
L’heure du raout passé, les baisers aux joues
Posés, le peuple est à nouveau mis en joue
Car l’accoutumé et royal évangile
Ne pansait pas les plaies de ces proies fragiles ;
Or qui sème ici-bas la misère, en fruits
Récoltera colère, mais celui
Qui engraissera cette même colère
Connaîtra, tôt ou tard, les pires misères…
© Christian Satgé – juin 2019

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Christian Satgé

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Obsédé textuel & rimeur solidaire, (af)fabuliste à césure… voire plus tard, je rêve de donner du sens aux sons comme des sons aux sens. « Méchant écriveur de lignes inégales », je stance, en effet et pour toute cause, à tout propos, essayant de trouver un équilibre entre "le beau", "le bon" et "le bien", en attendant la cata'strophe finale. Plus "humeuriste" qu'humoriste, pas vraiment poétiquement correct, j'ai vu le jour dans la « ville rosse » deux ans avant que Cl. Nougaro ne l'(en)chante. Après avoir roulé ma bosse plus que carrosse, je vis caché dans ce muscle frontalier de bien des lieux que l'on nomme Pyrénées où l'on ne trouve pire aîné que montagnard.

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Philippe X
Membre
19 octobre 2019 5 h 29 min

Sur un air de pavane de l’Infante défunte, la conclusion de ta fable était à prévoir, le drame qui se trame inexorablement et porte un titre l’arroseur arrosé.( et non pas hispaniquement traduit l’arroseur à José)
Merci de ta connaissance en les us et coutume de nos semblables

Elisabeth Lepage
Membre
17 octobre 2019 11 h 22 min

Morale de circonstances depuis la nuit des temps…Mais il en faut de l’eau sous les ponts avant que “colères et misères” reflètent une certaine justice ! Patience…