Les rêveurs – Laurence de Koninck

Les rêveurs vivent dans un monde parallèle où flottent des nuages, brillent des étoiles et cligne de l’œil une lune toute ronde. Ils marchent sur des échasses pour regarder la planète d’en-haut ou planent entre ciel et terre.

Les rêveurs construisent des châteaux en Espagne ou des maisons à l’architecture éphémère. Les murs sont en pain d’épice, ils ont le goût de l’enfance. Les rêveurs inventent des histoires sous leur toit en forme de chapeau de paille où miroite un soleil toujours chaud. Parfois, une mélancolie frappe à la porte et jette un froid.

Ils se racontent des histoires sans début ni fin dans lesquelles ils débarquent à l’improviste et brodent poétiquement, à leur façon. L’imagination tourne à grande vitesse, projetant des images aux couleurs de l’arc-en-ciel. Tout est fulgurance, ondulation, flottement, légèreté.

Dans leurs rêves ouatés tourbillonnent des anges aux grandes ailes. Les rêveurs tirent des plans sur la comète avec les flèches de Cupidon, l’amour étant un sujet d’inspiration inépuisable. Ses parcours fléchés leur vont droit au cœur.

Le ciel incandescent est leur toile de fond. Les pavés de la ville résonnent sous leurs pas de mille notes fleuries. Fleur de bitume jamais ne fane. Les rêveurs plantent aussi des champs de blé doré qui dansent au rythme du vent au bras de jolis coquelicots rouges baisers.

Des rivières au langage rafraîchissant caracolent, font des détours jusqu’à la mer qui les attend de pied ferme. Leur rencontre donne lieu à une belle complicité tenue secrète. Les cascades sont de grandes émotions pour les rêveurs. Leur musique pleine de violence charrie des sentiments puissants en leur cœur bouleversé. La pluie rieuse est toujours signe de bonheur.

Les rêveurs sont distraits, il faut souvent s’y reprendre à deux fois pour leur parler. Le retour à la réalité ressemble à un parachutage. Accrochés à leur nuage, ils descendent en douceur et atterrissent en beauté.

© Laurence de Koninck

 

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Laurence de Koninck

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Ecrire de la poésie me réjouit,
Jouer sur les mots m’enchante,
Et tant pis si rien ne se produit,
Je repasserai si ça me chante !

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22 Commentaires
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Laurent Vasicek
Membre
20 décembre 2018 5 h 31 min

Je lis seulement maintenant ce très beau texte avec plein de jolis mots pour les rêveurs … Merci beaucoup

Invité
23 octobre 2018 13 h 42 min

Je suis une grande rêveuse, même près du béton, je me laisse aller à rêvasser de prés, de rivières et de ciel azuré. Merci pour ce texte, Lucie.

Philippe X
Membre
6 octobre 2018 11 h 22 min

Rêver est un don que la vie nous a donné, il faut sans cesse y travailler pour le maintenir en vie…..Rêvasser est un défaut que la vie nous a donné il faut sans cesse le corriger pour ne pas qu’il nous pourrisse la vie.

Invité
29 septembre 2018 13 h 50 min

Je crois bien que j’en fait partie aussi…mais après tout, chacun sa bulle ! hi hi …

Claumartin
Claumartin
Invité
26 septembre 2018 19 h 15 min

vous écrivez super bien Laurence. j’ai aimé
merci
Claudine

Invité
19 septembre 2018 15 h 29 min

Il est vrai que l’atterrissage est quelquefois douloureux, mais, ce monde à part qu’est la rêverie, nous aide à franchir les vicissitudes de la vie. Beau texte très réaliste. Cordialement M.G

Invité
8 septembre 2018 18 h 20 min

Bonjour Laurence,
J’aime les rêves où tout est possible…
Très beau texte qui enchantera tous les rêveurs…
amicalement

Chantal

Christian Satgé
Membre
8 septembre 2018 18 h 14 min

Restez vous-même une rêveuse – car je sens comme une pointe d’auto-biographie dans ce fort joli texte – et continuez à nous régaler de vos mots si bien menés. Merci…

Invité
8 septembre 2018 16 h 57 min

Il est doux de rêver, et de s’élever au dessus des vicissitudes de ce Monde. Je comprends cette rêverie et je me reconnais dans ce texte magnifiquement écrit. MG.