Les oiseaux & le cactus – Christian Satgé

Petite fable affable d’après K. Usbek
Dans un grand désert aride des Amériques,
Perchés sur un très gros candélabre, un cactus,
Trois oiseaux déblatèrent, fort catégoriques
Dans leurs vains propos provoquant quelque rictus.
L’aigle dit : « Ces grandes cactées tout en épines
Dures comme du fer sont de vrais repoussoirs ;
Difficile de s’y poser. Et l’aubépine
Est plus utile quand là survient le soir.
 
– Il n’a, enchaîne le troglodyte, ni feuilles
Ni branches pour y faire un bon nid douillet
Et couver sa nichée, un de ceux qui accueillent
Ces belles amours qui nous font tant frétiller.
 
– Et ces bras en l’air, rajoute alors la chouette,
Sont si disgracieux : peu d’ombre, pas de baie,…
Ce ne sont que de désolantes silhouettes
De terres désolées méritant quolibets ! »
Alors leur perchoir prend à son tour la parole :
« Permettez, bien chers hôtes, vous qui mangez
Mes fruits et buvez ma chair, m’êtes une vérole
En trouant souvent mon bon tronc pour y loger
De vous trouver à mon endroit tout d’ingratitude
Ce serait une bien banale habitude
Si vous n’étiez de ces vils gâtés-pourris
Qui vont crachant dans la main qui, là, les nourrit ! »
© Christian Satgé – octobre 2019

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Christian Satgé

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Obsédé textuel & rimeur solidaire, (af)fabuliste à césure… voire plus tard, je rêve de donner du sens aux sons comme des sons aux sens. « Méchant écriveur de lignes inégales », je stance, en effet et pour toute cause, à tout propos, essayant de trouver un équilibre entre "le beau", "le bon" et "le bien", en attendant la cata'strophe finale. Plus "humeuriste" qu'humoriste, pas vraiment poétiquement correct, j'ai vu le jour dans la « ville rosse » deux ans avant que Cl. Nougaro ne l'(en)chante. Après avoir roulé ma bosse plus que carrosse, je vis caché dans ce muscle frontalier de bien des lieux que l'on nomme Pyrénées où l'on ne trouve pire aîné que montagnard.

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2 Commentaires
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Brahim Boumedien
Membre
2 décembre 2019 13 h 25 min

Merci, Christian, pour ce partage, ô combien utile ! Nombreux sont ceux qui oublient qu’il ne faut jamais scier la branche sur laquelle on est assis !