Les inutiles
Je me promenais solitaire
Le soleil pleuvait sur la ville
Et c’est là que dans les ruelles
Il y avait des fleurs qu’on exile
J’ai acheté ces quelques fleurs
J’ai acheté ces inutiles
Puisqu’elles expriment le bonheur
Là où les mots sont difficiles
J’ai fait cet achat indécent
Alors que je n’ai plus d’argent
Puis quand je l’ai vu battre un cil
Tout près de moi mon beau passant…
Il avait les yeux de l’azur
J’avais des frissons de partout
Et j’ai compensé ma brûlure
Avec ce que j’avais de sous
J’ai acheté ces autres fleurs
J’ai acheté ces inutiles
Puisqu’elles expriment la douleur
Là où les maux sont difficiles
Ces quelques fleurs, et puis c’est tout
Pour maintenir l’instant fragile
La beauté qui met à genoux
Mais parfois trop tôt se défile…
Et j’ai acheté tant de fleurs
J’ai acheté tant d’inutiles
Que j’ai bien compris dans mon cœur
Que ce n’était pas si futile
Il est parti, voilà, c’est tout…
La vie est brève, il faut sourire
Ne pas nourrir de regrets fous
Et les inutiles respirent
Et les inutiles respirent…
©Caroline Pivert