Les drames d’un secret – Christian Satgé

 
Petite fable affable
Après les Femmes et le secret, Livre VIII, fable 6
 
Quand on fait un tour en secret,
Il faut prendre garde au retour de flammes…
Oui, aux conséquences du fait :
On peut vite regretter le jeu, Dame !
 

L’homme qui affirma pondre, sans tralala,
Pour tester son épouse et, sur ce, la héla
Vit que l’idée, un vrai délire,
N’était pas très futée. Comment ?… Eh bien voilà :
Quand on sut qu’il pondait, cela va sans le dire,
L’affaire fit grand bruit par les rues, la pampa,…
Le monde entier eut vent du cas.
Notre homme avait, depuis, beau faire,
Racontant le pourquoi de la farce, ou se taire,
Il eut un succès inouï !
On l’interroge jour et nuit ;
Il vient une épicerie fine 
Pour commercialiser ses pontes et couvées ;
La presse qui, las, ne badine
Pas avec les choses sérieuses fait paver
Ses unes de photos ; la télé l’idolâtre,
Il est donc décoré. Le jeu est moins folâtre
Quand l’Institut veut, pour son bien,
Étudier de près son mystère.
Nos savants l’examinent, c’est de fort bonne guerre,
Sous toutes ses coutures. Diable, rien !
On le met en frairie : étrons dans l’escarcelle ;
On le force à jeûner, le voilà maigre en selles
Mais point d’œuf pour autant. L’homme dit son effroi,
Qu’il n’est pas poule. Et à bon droit.
Peut chaut à la science : il avale d’amères
Potions car elle veut être sûre du fait
Qu’il puisse encore – ou pas – en faire.
Le premier œuf était concret !
De guerre lasse, on se fait chez les diplômés,
Pour lui, un tant soit peu, « pressant ».
On l’ouvrit… Il mourut.
Avec son secret, l’Indécent !

© Christian Satgé – mai 2013

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Christian Satgé

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Obsédé textuel & rimeur solidaire, (af)fabuliste à césure… voire plus tard, je rêve de donner du sens aux sons comme des sons aux sens. « Méchant écriveur de lignes inégales », je stance, en effet et pour toute cause, à tout propos, essayant de trouver un équilibre entre "le beau", "le bon" et "le bien", en attendant la cata'strophe finale. Plus "humeuriste" qu'humoriste, pas vraiment poétiquement correct, j'ai vu le jour dans la « ville rosse » deux ans avant que Cl. Nougaro ne l'(en)chante. Après avoir roulé ma bosse plus que carrosse, je vis caché dans ce muscle frontalier de bien des lieux que l'on nomme Pyrénées où l'on ne trouve pire aîné que montagnard.

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