Les dindes narquoises et le jars merdeux – Christian Satgé

Petite fable affable

Tout près de la mare à boue,
Deux grosses dindes glougloutent
À qui mieux mieux bouribout,
Frous-frous et temps qui dégoutte.,…
Bref, tout cela mis bout à bout bout
Ne va pas loin, on s’en doute :
On parle plus qu’on n’écoute !

Passe un jars fier comme un paon,
Qui, voulant toiser les commères,
Va tête haute campant,
Seigneur, un coq de chimère.
Il ne voit pas, l’insolent,
Où le portent ses papattes.
Il glisse et, en basculant,
Plonge en la mare, avalant,
Boue et bêtes à six pattes.

Piqué au vif et l’œil noir,
Maculé du bec aux palmes,
Plus digne qu’homme au merdoir,
Il se redresse, l’air calme.
Les deux amies rient de bon cœur
Tant ce jars est ridicule.
Aux éclats de ces deux sœurs
La basse-cour fait écho, en chœur,
Gloussant à pleins ventricules.

À rire, une dinde choit
Au bourbier. Nul ne l’en tire,
Tant on pouffe. Elle s’y noie.
Alors parle Grinchue, l’oie,
Qui dit, à tous, non sans ire :
« Mieux vaut apprendre que rire
D’un sot… sinon, on fait pire ! »

© Christian Satgé – mai 2013

 

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Christian Satgé

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Obsédé textuel & rimeur solidaire, (af)fabuliste à césure… voire plus tard, je rêve de donner du sens aux sons comme des sons aux sens. « Méchant écriveur de lignes inégales », je stance, en effet et pour toute cause, à tout propos, essayant de trouver un équilibre entre "le beau", "le bon" et "le bien", en attendant la cata'strophe finale. Plus "humeuriste" qu'humoriste, pas vraiment poétiquement correct, j'ai vu le jour dans la « ville rosse » deux ans avant que Cl. Nougaro ne l'(en)chante. Après avoir roulé ma bosse plus que carrosse, je vis caché dans ce muscle frontalier de bien des lieux que l'on nomme Pyrénées où l'on ne trouve pire aîné que montagnard.

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