LES CHARLIE HEBDOS
Ils étaient insolents
Et impertinents,
Tous ces galopins
Au sourire coquin,
A l’esprit Rabelaisien.
Leurs écrits effrontés
Et leurs dessins provocants,
N’étaient pas arrogants
Ni même méchants ou insultants.
Certains les trouvaient blessants
Ces propos cassants et dérangeants
Parfois indécents.
Comme ils étaient hardis
Ces farceurs de Charlie,
A l’humour potache
Taillé à la hache.
Ils vont nous manquer
Dans notre quotidien,
Ces esprits malins
Souvent cabotins.
Nous n’étions pas conscients
Que ces audacieux
Au rang des incompris,
Parfois irrévérencieux
Mais jamais prétentieux,
Préservaient sans faille
L’expression libre,
La liberté de penser
Vaille que vaille,
Toujours en équilibre
Pour évoquer la tolérance.
Leurs regards malicieux
Sur l’actualité et la société,
Incitaient notre capacité
A interpréter et affiner,
Notre système de pensée
Quitte à nous révolter,
Contre l’outrecuidance
De leur éloquence,
Malgré notre allégeance.
Ils se voulaient irrespectueux
Ils étaient astucieux,
Les chenapans… !
Confrontés à la noirceur
De ce qu’ils illustraient,
Ils étaient vigilants
A bien retranscrire,
Leur vision des nouvelles
Désagréables à décrire :
Un message politique
Non académique.
Hors du politiquement correct
Mais avec le sourire,
Leur œil polisson
Activait l’étincelle,
Des grands précurseurs.
Ils revendiquaient
Le droit au blasphème,
Désirant dénoncer
Toutes les soumissions,
Malgré les anathèmes
Des biens pensants.
Où la formule consacrée
Passée à la célébrité :
« C’est dur d’être aimé par des cons »,
Résume dans le canard
L’esprit du « Charlie » fécond,
A l’abri du traquenard
Des conservateurs,
D’une manière directe
Dont ils se délectent.
Une désinvolture fatale
Pour ces petits mutins,
Qui nous manquerons
A l’aune de transformations
Supposées capitales,
Au sujet de l’évolution
Des libertés octroyées.
Bravo les Charlie
Pour l’œuvre accomplie,
Toujours en survie.
Chantal Jamet