Petite fable affable inspirée d’un fabliau anonyme du XIIIe siècle intitulé « Le curé mangeant des mûres »
Point n’est besoin de dire tout haut
Le fond de sa pensée sinon vous arrivent
Vite maints désagréments voire chaos !
Un matin, un curé part à la dérive
Par les chemins de sa paroisse des champs.
Au pas lent de sa mule, le bréviaire
En main, l’âme pleine de célestes chants,
Il vaquait d’ornières en fondrières.
Transpirant à grosses gouttes, le suint
Homme fut pris là, tout soudain, de fringale,
Passant sous un cerisier que juin
A fait fructifier et pas de frugale
Façon, par Dieu !… Alors pourquoi froisser
Les largesses du Très Haut envers les Hommes ?
Bedonnant, petit pour pas dire tassé,
Il arrête sa mule sous l’arbre, la somme
De rester prou sage et se dresse debout
Pour atteindre sans mal les rouges objets
De sa tentation. La bête, en la boue,
Restait stoïque l’aidant en son projet.
Le curé se régalait goulûment, l’âme
En paix et l’esprit vagabond. Il sourit
En songeant : « Ciel ! Ce serait un vrai drame
Si arrivait par là un mauvais esprit,
Un turlupin ou un ravi de la crèche
Criant ’’Hue la mule !’’ à pleine ou forte voix… »
Il avait pensé tout haut. Las, la bourrique
L’entendant part brusquement sur cette voie
Crottée fait chuter, en un charivarique
Casse-gueule le prêtre qui se trouva
Les quatre fers en l’air, froc par-dessus tête…
Pour comble, les lavandières, divas
Du village, passant, lui firent fête !
© Christian Satgé – septembre 2019
Merci Christian très beau comme d’habiture
Agréable journée
Mes amitiés
Fattoum.
Un vrai moment de plaisir !
Lol, il a dut être content ce moine..
merci pour ce moment de sourire.
Anne
Merci, Christian, pour ce partage confirmant que “l’habit ne fait pas le moine” !