S’en fut vivre en sainteté de charité
Au plus loin des fastes de sa Cour et, bigre,
Des tentations du monde. Hilarité
Chez ses anciens courtisans ; escorte
Hier flagorneuse, ils lui fermaient la porte.
Espérait-il se racheter ainsi ?… Quelle leçon !
On le fuyait comme s’il eût la pellagre ;
Pire, on lui riait au nez et sans façon.
Le roi est nu, vive le roi ! Au podagre,
On disait : « On a déjà – et trop – donné ! »
« Votre altesse a-t-elle jamais pardonné ? »
Le souverain déchu cassait peu sa croûte :
Le menu peuple qui lui payait son écot
Le lapidait pour qu’il passe outre sa route,
Aux clabaudages de Grands faisant écho.
Il ne recueillait plus que refus voire insultes
Parmi ceux qui lui livraient naguère un culte.
Les huées succédaient aux vivats d’autrefois,
Le monarque n’ayant plus ni croc ni griffe.
Ni chemineaux ni manants ne s’apitoient
Sur qui, dés lors, aurait été escogriffe :
Le grand âge est un naufrage et un fardeau
Qui fait rire godelureaux et coquardeaux.
Le corps vieillit dans la souffrance
Même si l’esprit en sagesse forcit.
Pourquoi y ajouter brocards et offenses
À l’encontre de celui qui, même endurci,
Voit venir une Mort qui est, las, sans merci ?
Par le passé j’aurais accompagné vos vers de “Haricots rouges, et d’un Constantin pianotant un “Tiger Rag” bien assaisonné.
Ce jour c’est avec oncle Archibald de Brassens que je l’assortirais, heureuse rencontre de sa majesté “la Mort” qui lui promettait d’être à l’abri : Des chiens,, des hommes et des Imbéciles.
Qu’en aurait pensé ?
Merci pour ce partage qui relate une situation d’une brûlante actualité et dans le monde entier…Le vieux tigre n’est pas, en effet, à l’abri d’ un “coup de pied de l’âne” !