Le Vent – Bruno Knoll

Le vent

 

Tu lèches la terre de ta langue cinglante,

En longs rugissements de fauves affamés.

Tu gifles mon âme de manière sanglante,

A grand tambour battant aux rythmes malfamés.

 

Voyageur éternel aigri par les tourmentes,

Tu encenses la vie d’un obscur tourbillon.

S’envole les feuilles d’histoires infamantes,

Aux lettres sacrées en folie de trublion.

 

Alliance aux démons hurleurs crachant le verbe,

Constelle le monde de ce précieux grain.

Plainte truculente au froid d’une lame acerbe,

A la vertu jouée en démence sans frein.

 

Arasant terre et mer en toute frénésie,

Tu fomentes sans fin la colère des dieux,

En vertigineuses tempêtes d’hérésie,

Des vagues en guerre souillent alors les cieux.

 

Apocalypse née de furies sans décence,

Parjure marine aux voiles en vils lambeaux.

Oh ! Rage mordante d’une écume en cadence,

Frappe toutes terres de frères aux tombeaux.

 

Les éléments ragent en ronde endiablée,

Dans l’antre perfide de fortuits ouragans.

L’oracle fustige la parole troublée,

D’arts divinatoires en vagues de brigands.

 

Puis l’ogre fait feu du souffle hégémonique,

Se ravisant enfin du chaos survenu.

Tombe alors déchu au tapis océanique,

Le tumulte rageur du calme revenu.

 

Oh ! Doux vents endormis en justes renaissances,

Amours radieux aux êtres en désarroi.

Oh ! Souffle créateur avide de naissances,

Tu traverses mers et contrées en grand arroi.

 

Des chants envoutants de gracieuses sirènes,

Les esprits s’abreuvent aux sources du palais.

Viennent les caresses soyeuses de nos reines,

En brises exquises au charme d’un ballet.

 

Puis soudain surgit la beauté en notre monde,

Grande mansuétude du temple divin.

Cajole les guerriers élus pour une ronde,

Du Levant affine leurs âmes d’un doux vin.

 

D’amples frissons exultent ta langue câline,

Étreinte subtile sous le grand firmament.

Odeur sauvage de la douce zibeline.

Effleure tous mes sens en feux de diamant.

 

Patient de ce temps où survient la révolte,

Je me délecte d’un heureux présent de paix.

Oh ! Je le sais viendra le ton si désinvolte,

D’arrogance forte remplie d’un vil toupet.

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