Le Vampire de Garonne – Marie Combernoux

Résultat de recherche d'images pour "les berges de garonne et le pont des catalans"
les berges de Garonne et le Pont des Catalans
 
 

Dans la lignée de » Dracula », voici :

LE VAMPIRE DE GARONNE

Sous le Pont des Catalans coule Dame Garonne, qui prend naissance au Val d’Aran, chez nos voisins espagnols, non pas le fleuve impétueux qui roule ses galets en hiver, pas lui, mais celui de juillet, qui s’étire paisible et calme, presque à sec, charriant ça et là, mollement, quelques branches sur son passage.

La chaleur fait trembler l’atmosphère, sur les berges, des corps exposés dans la fournaise de l’été, s’étalent à moitié nus, sous le soleil brûlant.

Là, un couple d’amoureux enlacés somnole et se réveille de temps en temps pour se bécoter le museau.

Là encore, une jolie blonde en bikini noir, bronze, brillante de crème, son chapeau de paille lui couvrant le visage.

Ici, telle une poule protégeant sa couvée, une mère de famille surveille d’un regard attentif et attendri, sa progéniture qui joue en criant.

Un peu à l’écart, un cercle de jeunes étudiants refait le monde.

D’autres ont sorti le pique-nique : pâté, saucisson, chips, sans oublier le rosé bien frais qui les fera tomber sur l’herbe, prêts pour la sieste.

Seul un être veille, tapi dans l’ombre, scrutant la scène. Cette chose insignifiante mais redoutable se tient aux aguets. Elle cherche une proie facile, à portée de son aiguillon aiguisé. Elle se régale à l’avance en se frottant les pattes.

Les “siesteux” de Garonne ne se doutent pas qu’on les épie pour leur porter l’estocade .

Soudain, on entend des cris et des claquements de mains : la jolie blonde se tape violemment la cuisse : elle vient de se faire attaquer sournoisement.

Elle se bat contre un fantôme, son chapeau choit, son soutien gorge se dénoue, dévoilant des seins superbes. Tous les regards sont braqués dans sa direction et quelques étudiants osent des remarques salaces. La belle se rajuste, rouge de confusion et lance d’une voix forte, une expression toulousaine typique : “Bande de c…. » !

Puis, elle se rallonge, chapeau sur le visage

La sieste reprend ses droits, Dame Garonne coule lentement et s’étire sans fin, rejoignant l’Océan. Le silence est total, la chaleur à son paroxysme.

Les amoureux s’en fichent…ils se sont rapprochés, les étudiants se sont pour la plupart endormis et la vie sur les berges continue dans la torpeur de l’été.

Seul, repu de sang, le vampire de Garonne s’accorde un répit pour savourer sa collation et préparer la prochaine attaque. Qui ce sera? les amoureux ? les étudiants ? La belle au chapeau ? Ou moi ?

© Marie Combernoux

 

Nombre de Vues:

48 vues
Marie Combernoux

Marie Combernoux (46)

je ne suis plus une jeunette, je suis née le 3 Avril 195....et quelque, j'ai été élevé jusqu'à mes 12 ans à Caussade (82) par mes grands parents , qui étaient agriculteurs et négociants en fourrage, j'ai été élevé entouré de nature, d'animaux de basse-cour, d'un jardin, et j'ai aussi appris l'occitan car entre eux mes grands parents le parlaient. Après 12 ans de bonheur , je suis allée vivre àToulouse, avec ma mère et son mari. A partir de là, ce fut une autre histoire.... je viens d'écrire un libre de nouvelles, réelles et fictives, et de poésies, j'attend sa sortie. Voilà un peu de moi, mais vous ne savez qu'une partie de ma vie riche et cahotique à la fois Bien cordialement.

S'abonner
Me notifier pour :
guest

10 Commentaires
Commentaires en ligne
Voir tous les commentaires
Plume de Poète
Administrateur
11 mai 2018 7 h 38 min

Merci Marie pour vos partages poétiques et cette nouvelle !
N’oubliez pas d’ajouter votre biographie ou présentation auteur sur votre profil membre afin que les lecteurs, visiteurs et membres puissent mieux vous apprécier.
Cette présentation s’affiche sous tous les textes que vous publiez depuis le site dans la rubrique “A propos de l’auteur”.
Je reste à votre écoute si besoin.
Bien à vous,
Alain

Invité
11 mai 2018 1 h 07 min

Merci Marie beau, captivant et cool texte bravo
Amitiés
Fattoum.

Christian Satgé
Membre
10 mai 2018 12 h 14 min

Merci de cette piquante ballade en prose qui fleure l’anecdote vraie sur les bords du fleuve qui transperce comme flèche cupidonesque cette ville nôtre en forme de cœur (si, si il suffit de voir les vieux plan de la cité du XVIIe ou XVIIIe s).
Bravo et merci de me ramener prairie des filtres.
Amicalement
Christian