Le retour du diable – Anne Cailloux

-Ola el diablos, cómo está ?

-Mince c’est la concurence qu’arrive, ça va vraiment être l’enfer. Tu as cru que je parlais espagnol?

-Mais tu es comme dDeu, tu parles toutes les langues toi !

-Oui sauf la tienne. Tu veux quoi encore.

-Je comprends pas ! n’importe quel Diable serait content d’avoir une âme de plus, surtout la mienne.

-Oui mais toi tu n’es pas une âme, tu es un casse tête, une embrouille, une empêtre, toi tu brouilles les cartes, tu bouffes les têtes, t’asticotes les cervelles. Tu bouscules les rats du grenier, tu fais tourner les béchamelles.

-Mais dit moi, tu es en affaire avec Audiard ou quoi?

-Ouais, il m’a refait mon argot.

-Mince, faut que je vienne.

-Non, surtout pas, ce n’est pas ton heure et Dieu t’attend de l’autre côté.

-Pas drôle le Paradis, je veux que tu me gardes une place ici à tes côtes.

-Non non, je veux pas d’embrouille moi.

-Dejà quand je t’appelle tu devrais répondre.

-Quand m’a tu appelé?

-Hier 14h30 j’etais à la gare Saint Lazare, j’ai dit à un homme de la sncf, allez me chercher un diable, j’attends toujours.

-Pas drôle mademoiselle, mais je suis là à ta disposition.

-Toi tu n’es pas sympa, avec le curé d’en bas de chez moi c’est vachement plus cool.

-C’est à dire?.

-Bah, pour la communion j’avais le choix, à genoux avec le reste sur la langue où debout dans les mains. Pourquoi tu rigoles ?

-Je t’ai déjà  dit, il n’y à que les caniveaux qui rigolent. Pour la communion je peux faire la même chose, j’ai une osti moi aussi. J’en avais volé au paradis quand j’etais un ange où j’ai la mienne personnelle. Au goût d’anis, Ça te tente ?

-Voilà, c’est pour cela que je veux aller avec toi, je me marre, tu es comme moi. Sauf une chose que je te demande.

-L’impossible sûrement. Va-y

-Mais non beau brun, je veux juste la climatisation dans ma chambre. Car déjà à tes côtés, j’ai hyper chaud. Je ne supporte pas la chaleur.

-Attends je t’explique la chaleur. C’es simplement tes phéromones qui travaillent, je sais, je suis irrésistible, aucune femme ne me résiste. De plus en enfer pas de chambre personnelle, chacun va où il veut.

-Heu, en gros c’est comme au Cap d’Agde ? Moi je veux une chanbre personnelle.

-Tu vois, tu n’es même pas encore en enfer que tu m’embrouilles. Dieu t’a créé, même moi, je n’aurais pas osé, alors retourne vers lui.

-Bon allez je te laisse tranquille mais je reviendrais.

-Vadé Dios femelle, va retrouver ton créateur.

Une heure plus tard devant mon créateur.

-Te revoilà toi? Tu sens le souffre, mais tu as toujours ton âme comment se fait-il?

-J’ai voulu vendre mon âme au diable, mais il n’avait pas de momaie. Je ne fais que passer, je suis venue voir Chronos pour qu’il me redonne le temps qu’il m’a volé.

-Va, je te laisse rentrer sinon je vais pas m’en sortir. Pourquoi il a fallu que je te créée, quelle bêtise que j’ai fait. En même temps apporte-lui une boite d’aspirine à Chronos, il va en avoir besoin. Ne dit plus rien, s’il te plait, file …

-Une derniere chose, pour la pomme que Eve à croqué, déjà  votre pommier falait pas le mettre sous le nez d’éve. Et puis l’interdire équivalait à un encouragement. N’importe quel psy vous le dira. Ce n’est pas le diable qui à tenté Eve, mais vous qui avez tenté le diable.. sur ce je file.

-Oh oui va et surtout en revient pas.

Moralité : Avec Dieu ce qu’il y a de terrible, c’est qu’on ne sait jamais si ce n’est pas un coup du diable

©Anne Cailloux

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Anne Cailloux

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Depuis ma naissance, je fus autodidacte et trop rêveuse.Spécialiste dans l'art thérapie et les maladies neurodégénératives, j’essaie de retenir le temps des autres et du mien.. Quelques diplômes, une passion pour l'art et les poètes. J'ose dormir avec Baudelaire.Je suis une obsédée textuelle . Je peins, je crée et maintenant j’écris. Je remets cent fois mon ouvrage pour me corriger. De quinze fautes par lignes je suis passée à quinze lignes pour une faute... Deux livres en préparation et peut-être un recueil de poèmes, si Dieu veut.Anne
Je suis une junky des mots..

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5 Commentaires
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Philippe X
Membre
8 juillet 2019 16 h 54 min

C’est un texte dont les mots “ribouldinguent ” contre les murs et bien que l(enfer soit pavée de bonnes intentions cela me ferait ni chaud ni froid de visiter…
Plaisir de vous lire dans de telles bonnes occasions.
Mister RENARD parle plusieurs langues pour communiquer avec vos protagonistes…y compris la langue de bœuf et la langue ouste..
Mon admiration.

Invité
7 juillet 2019 12 h 31 min

Bonjour et bravo Anne très beau texte agréablement conté merci
Mes amitiés
Bises
Fattoum.

Christian Satgé
Membre
6 juillet 2019 17 h 44 min

Subtimenent raisonné et fort bien dit. J’aime toujours autant votre verve pince-sans rire et votre petit côté iconoclaste (verte ?). Bravo et merci Anne pour ce petit texte bien étonnement rafraîchissant par les diaboliques chaleurs que nos subissons… Amicalement.