LE REGARD ET LA VOIX DE L’ANDALOUSIE
Dans la chaleur de la nuit, les étoiles se sont mises à briller,
La-bas, sur la place du village, inondée de lumière,
Sur un air de guitare, virevoltent les volants des sévillanes.
La danseuse andalouse se cambre dans sa robe pourpre à pois noirs,
De ses longs cheveux de brune éclatent des oeillets carmins
Au-dessus de sa peineta, ses bras se sont mis en corolle.
Ses yeux de velours lancent des éclairs à la ronde.
Ils sont beaux, frangés de longs cils dans ce visage ténébreux,
Remplis du soleil de la Méditerranée, telle une beauté antique,
Provocateurs et insolents, regard de braise, regard de feu,
Les guitares jouent ; soudain, un talon claque, la musique gronde,
La danseuse pousse un cri guttural, les guitares jouent plus vite, plus fort,
Un autre cri, comme une plainte, comme un long sanglot,
Cri de bête traquée, cri du toro qui agonise dans l’arène
La Carmensita chante de tout son être, de la voix vibrante des anciens Andalou
Elle fait claquer ses talons et frappe dans ses mains, en dansant et chantant.
Elle chante la tragédie de la vie, l’amour éternel et toujours malheureux.
Tard dans la nuit, je suis rentrée, la tête pleine de cette voix merveilleuse
Dont les accents rocailleux ne pouvaient pas me quitter.
Je voyais ces yeux noirs colériques remplis de passion tragique
Et cette silhouette féline en harmonie avec ce chant venu des profondeurs de l’être.
*
© Marie Combernoux – 08/05/2018
On s’y croirait !
Bravo pour ce magnifique opus.
Merveilleusement bien décrit…