le poilu – Cambon

Aucunement, je me rendrai  à la guerre

la fleur au fusil, comme mon grand père…

Puis, j’ai dû partir sans même une chemise

une image sur mon cœur, celle de ma promise!

J’ai cru au curé qui m’offrait sa bénédiction

Au maître d’école qui chantait la révolution!

Adieu bergère, quand tu liras ma lettre

je serai au front sans rien connaître!

Tes yeux se languiront, si je ne reviens pas,

il me semble loin, le pays du premier pas…

Voici bientôt deux ans, je suis sans nouvelle

comment te portes-tu, mon aimé, ma pastourelle!

Si tu passes par chez moi, salue ma mère

elle t’offrira un peu de vin, si tu vois le maire

à la maison, tu comprendras  que ma mort

est pour la patrie! j’aurai vécu sans remord

à tuer l’ennemi..Plus tard, je te verrai

aux bras d’un autre et je me souviendrai

moi, qui croyait en rien, pas même en Dieu

que les cloches de l’église ont su me dire adieu!

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Christian Satgé
Membre
23 novembre 2019 7 h 21 min

Un très beau texte criant de vérité… que loin croirait écrit “à l’époque”. Bravo et merci pour cette prouesse.