Aucunement, je me rendrai à la guerre
la fleur au fusil, comme mon grand père…
Puis, j’ai dû partir sans même une chemise
une image sur mon cœur, celle de ma promise!
J’ai cru au curé qui m’offrait sa bénédiction
Au maître d’école qui chantait la révolution!
Adieu bergère, quand tu liras ma lettre
je serai au front sans rien connaître!
Tes yeux se languiront, si je ne reviens pas,
il me semble loin, le pays du premier pas…
Voici bientôt deux ans, je suis sans nouvelle
comment te portes-tu, mon aimé, ma pastourelle!
Si tu passes par chez moi, salue ma mère
elle t’offrira un peu de vin, si tu vois le maire
à la maison, tu comprendras que ma mort
est pour la patrie! j’aurai vécu sans remord
à tuer l’ennemi..Plus tard, je te verrai
aux bras d’un autre et je me souviendrai
moi, qui croyait en rien, pas même en Dieu
que les cloches de l’église ont su me dire adieu!
Un très beau texte criant de vérité… que loin croirait écrit “à l’époque”. Bravo et merci pour cette prouesse.