Le pied-noir – Bernadette Laroze

Lors d’un séjour en France

Dans la maison de mon enfance

Des membres de la famille étaient  réunis

Pour le repas de midi.

Et mon oncle me dit:

“Où donc est né ton mari

Dans quelle région de France

A-t-il passe son enfance?

Et je lui répondis, sans m’émouvoir:

C’est un pied-noir

Il n’a plus de nation

Il ne vient d’aucune région.

 

Un air glacial sur les  invités tomba

Pas un bruit ne perça

Personne ne parlait

Personne ne bougeait.

Les visages tendus les mâchoires crispées

On entendait presque les dents grincer.

Les regards me fusillaient

Et mon oncle, bouche bée se taisait.

Pas un son, pas un mouvement

Un épais silence de mécontentement

Planait à l’horizon.

Chacun évaluait  la situation.

 

“Pied-noir” est donc si horrible?

Être mariée à un pied-noir est si terrible?

Je n’ai pas volé

Je n’ai pas tué.

Je ne suis pas une droguée

Je ne suis pas une prostituée

Je ne suis pas une alcoolique

Peut-être suis-je une lunatique.

Enfin je l’avais dit

Presque crier aussi

Je m’étais finalement libérée

Et je m’étais émancipée.

En ce moment précis

Je me rappelais la raison

Pour laquelle  j’avais quitté mon pays

Pour un autre horizon.

 

©N Laroze

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2 Commentaires
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Invité
13 janvier 2019 13 h 20 min

Bernadette, merci pour votre poème qui m’entraîne dans mes souvenirs ! Oh comme je vous comprends, vous êtes encore bouleversée en l’écrivant ! Je suis née en France, mais revenue du Maroc en 1960, mariée à un pied-noir. Je connais bien le problème. Amicalement, Simone.