Le néant des égarés – Marcel Charlebois

C’est l’histoire d’un temps révolu qui toujours reviendra.
C’est aussi celle d’une âme morte qui jamais ne trépasse.
Un tourbillon dans le quotidien qui jamais n’ajournera.
Une muse indéfinie, factice qui implose de l’intérieure.
Des vers abusés qui s’entrechoquent sur tous les parvis.
Des mains qui tremblent de n’avoir su vivre autrement.
Se sont des syllabes agencées dans un total désordre.
Des plaies ouvertes, béantes vivant dans chacun de nous.
C’est aussi le règne absolu d’une servitude apostrophée.
Tous ces mots amputés de sens qui reviennent et inspirent.
Des métaphores se déshabillant dans l’imaginaire collectif.
Une attente soutenue qui jamais en ce monde n’adviendra.
Une espèce de hargne tributaire de ceux qu’elle dénonce.
C’est un branle-bas sans échos sise dans l’antre du poète.
Une poignée d’ego matraquée de l’enfance à aujourd’hui.
Des rêves oubliés que même la nuit n’oserait réveiller.
C’est l’aube de la précarité sanctionnée au crépuscule.
Un cœur défaillant battant dans une poitrine endémique.
Le début et la fin de quelque chose qui s’effrite en passant.
C’est aussi une perle et ce parfum de femme qui nous envoûte.
Un frimas qui jamais ne fondra sur une reliure chauffée à blanc.
Du vin vinaigré se buvant entre initiés dans cette humble cruche.
Un passeport pour s’auto-sabordé d’un atterrissage sans décollage.
C’est une piste déroutante, là où personne ne veut s’égarer.
Un ramassis de paradoxes éventrés par la plume qui les animent.
Des perfusions s’écoulant dans nos vaines veines scarifiées.
Une médecine homologuée par un auteur déglingué, en sursis.
Des pages interchangeables, conspuées de toutes les rectitudes.
C’est une intrigue ignorée de celui qui la vécu à votre insu.
Des épilogues qui s’éternisent et qui ne veulent pas mourir.
Un prologue prenant sa source aux Iles-de-la-madeleines.
Une anthologie se foutant des pourfendeurs de lettres diplômés.
Des amitiés funestes, oubliée qui renaisse à minuit moins une.
Ce sont des apôtres du désespoir qui toujours espéreront.
Une flamme anémique consumé par trop de comburant.
C’est une déflagration au milieu d’un semblant d’implosion.
L’origine d’une réflexion à la remorque de tous ses prémisses.
Le défi des aliénistes qui corroborent, qui n’y comprenne rien.
Une profonde dépression subissant la maladie des caissons.
Voici l’univers d’un physicien novice, de sa propre constellation.
C’est ce néant qui bourlingue sur les cordes enchevêtrées du temps.
Une sorte de mélodrame burlesque que les figurants s’arrachent.
Un enclos dédié aux abattoirs que nous engendrons et qui empestent.
Une bouffonnerie que seuls les livres peuvent décrire avec exactitude.

Et enfin! Un drôle de bouquin qui n’aura de cesse d’expirer.
Autant par son titre que par celui qui un jour l’écrivit…

 

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Marcel Charlebois

Marcel Charlebois (89)

J'habite au Québec, à Montréal plus précisément.J'ai découvert à l'âge de 15 ans mon amour des lettres. À la bibliothèque du lycée, j'ai d'abord dévorer les bouquins avant de fignoler ma plume. J'ai aussi depuis comme vous le constaterez fait mon chemin dans cette vie empruntée aux aléas des caprices qui en contrôlent l'existence. Certes j'épluche les lettres tant bien que mal et tant pis, cela me convient parfaitement. Alors me voici sans fioritures et dans mes expressions les plus simples. Voilà donc ma description du fouillis par lequel chacun d'entre nous s'abandonne inéluctablement.

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