Pleurez vos guerres, vos épidémies, vos famines
Apitoyez-vous sur votre sort, allez clopin-clopant
Vos yeux sont aveugles, votre corps est vermine
Muet est votre cœur, voyageur vain qui s’obstine !
Un ménestrel orphelin, peu glorieux et solitaire
Trouve sur son chemin une lettre cachée sous la pierre.
Celle-ci toute émue par la détresse du musicien
Murmure à son oreille, ” caresse moi-même le sein
Si tu me caresses, je serai pour longtemps ta déesse !
Personne ne doit connaître le secret de mon alchimie
Ni les arbres, ni les oiseaux, ni le chant, ton ami !
Prends ton galoubet, quelques mélopées s’envolent !
Celle qui t’aime, entend déjà le souffle d’Eole “.
Le jeune musicien écrit sur la lettre plusieurs notes
DO RE MI FA SOL il se met à crier à tue-tête !
Des milliers d’oiseaux forment une grande fleur
Au milieu apparaît sous une pluie de pétales
Une étoile au destin brisé, la jeune Vestale,
Qui de la terre fait, un nid douillet brodé de couleurs !