Le métier de parents – Christian Satgé

Petite fable affable

Quand pères et mères on écoute
Que de soins les enfants coûtent,
Dès le premier matin,
De tourments et peines ils causent
Et ce, sans arrêt ni pause ;
Mais quoique traîne-patins
Combien d’espoirs ils engendrent,
De rêves ils vous offrent à prendre.

Or pour savoir tout cela
Parents il faut être. Et là,
Les choses, hélas, se compliquent
Car chaque espèce s’applique,
Quitte à être décriée,
À se différencier
De son voisin, pour ce faire.
Chez les oiseaux, c’est affaire
Qui fait tant et tant causer,
Se disputer, s’opposer,…

Fauvettes et Rossignols,
Nichés loin des campagnols,
Perchent leurs nids au grand risque
Que choient, quand tourne leur disque,
Leur touts petits casse-cous ;
Les moquent ceux, qui aux cimes,
Font nid vastes, fortissimes :
Dame pie qui bâtit haut,
L’aigle, des airs le fléau.

 

C’est danger fort inutile
Pour le hibou, volatile
Pour qui tronc est bon abri,
Mais piège et coupe-gorge
Aux yeux du rouge-gorge
Qui se préfère auprès du sol,
Un fourré pour parasol.

Facilité qui irrite,
Qui un peu plus haut s’abrite,
Le noble pinson des haies
Qui se sacrifiera, Té,
Si quelque ennemi menace
Sa couvée à peine en place.
Ne disons rien du coucou
Que tous fustigent beaucoup…

Et là quelle est la leçon ?
Quelle que soit la façon
D’élever enfants en ce monde
Tu seras, et à la ronde,
En fronde, toujours critiqué,
Alors laisse à sa faconde
Qui aime polémiquer
Et fait selon ton cœur, ma blonde !

*

© Christian Satgé – mai 2018

 

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Christian Satgé

Christian Satgé (834)

Obsédé textuel & rimeur solidaire, (af)fabuliste à césure… voire plus tard, je rêve de donner du sens aux sons comme des sons aux sens. « Méchant écriveur de lignes inégales », je stance, en effet et pour toute cause, à tout propos, essayant de trouver un équilibre entre "le beau", "le bon" et "le bien", en attendant la cata'strophe finale. Plus "humeuriste" qu'humoriste, pas vraiment poétiquement correct, j'ai vu le jour dans la « ville rosse » deux ans avant que Cl. Nougaro ne l'(en)chante. Après avoir roulé ma bosse plus que carrosse, je vis caché dans ce muscle frontalier de bien des lieux que l'on nomme Pyrénées où l'on ne trouve pire aîné que montagnard.

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4 Commentaires
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Invité
5 juin 2018 14 h 23 min

Bonjour Christian beau et profond partage, on fait ce qu’on entend de son coeur et c’est la meilleure des choses bravo mon ami.

Philippe Correc
Membre
4 juin 2018 23 h 28 min

Et les pies, attention aux pies. Belle fable oui Christian !