Le colibri des beaux quartiers – Anne Cailloux

Un colibri volant près de champ de blé, se posa sur un lopin fraîchement moissonné.

L’oiseau eut contusions à clopiner dans ses conditions, la chaume n’étant pas modelé pour les pattes délicates de ce porte-lance. Cependant pic-pic le hérisson, lui avait fait d’abondantes éloges sur ce lieu paradisiaque.

Tu verras lui avait-il dit, c’est le mât de Cocagne, l’eldorado ; Larves toutes fraîches à volonté, tranquillité campagnarde, le chant des cigales et les croupions bien dodus des femelles pas farouches de cette région, rien à voir avec la ville.

Contrat fut passé avec Monsieur Pic-pic. Mister colibri lui avait offert toute sa réserve d’hivers et son logis bien placé, en échange d’un nid dans ce coin si paradisiaque.

Ce n’était pas possible ! Monsieur Pic-pic avait dû se tromper d’adresse. Ici, il n’y avait, que blés coupés et quelques corbeaux qui finissaient maigre repas.

Le Colibri n’osa pas demander son chemin à ses volatiles de malheur. Il fit le tour du champs, quand il vit un petit mulot se faufiler sous un tronc d’arbre. Ni une ni deux, le colibri vint se poser devant le petit animal.

-Bonjour mon ami, je me suis égaré et je ne veux point faire de toi ma subsistance, je me tiendrais donc à quelques mètres de toi.

-Tu cherches quoi grand bec ?

-Le lopin de terre dit ! La Tour d’Argent.

-Ha tu es le nouveau locataire de Pic-pic, surnommé coupe-jarret.

– Puisse, ce charmant Monsieur Pic-pic m’apporter bonne fortune dans mon nouveau nid. Mais pourquoi coupe-jarret ?

-Tu le sauras bien assez tôt. Viens, je vais te montrer ton nouveau logis.

-Je vous suis mon ami, je vais de ce pas, emprunter pareil transport que vous. Votre physiologie ne vous permettant pas de voler, je me dépose donc à votre hauteur.

-Tu parles bien pour un grand bec.

-Je n’aspirais qu’a vous plaire.

Petit mulot se dirigeât vers blés coupés et pénétra dans le champs, puis stoppa au bout de quelques minutes.

-Voila, tu es arrivé c’est ici.

Mister Colibri regarda sa nouvelle maison et resta bec ouvert, la calotte hérissée.

-Vous devez vous tromper monsieur mammifère.

-Oh que non. Tu es bien arrivé.

Dans le champs, une boite de conserve ouverte et rouillée trônait au milieu de fétus de paille. Sur la boite,on pouvait déchiffrer : Petit-pois extra fin.

-Tu croyais quoi ? Bien sur il est mignon Pic-pic le hérisson, on lui donnerai toute confiance, il est tout petit, mais c’est un escroc, c’est tout. Chaque oiseau chante sa chanson et chaque renard vante sa queue. Mais rassure toi, mieux vaut petit oiseau dans petite boite, que petit oiseau dans grande cage. Tu t’es fait plumer mon grand.

-J’en est regret mon ami, croyez moi. Flûte de flûte…Mais dites moi petit mammifère, il y a bien des femelles par ici et bombances en vers ?

-Des femelles. Oui il y a Guinguette la vieille pintade, puis une oie du Bengale qui crie sans arrêt et Pipelette la dinde du sud-ouest et c’est tout. Après pour les vers, heu c’est maigre mais parfois quand les hommes passent la moissonneuse, alors là oui ça foisonne.

-Seigneur, comment vais-je subvenir à mes besoins ?

-je vais te dire ou trouver pitance, car tu es bien éduqué et tu ne mérites pas ça.

-Si bonne fortune me viens, je vous inviterais et nous ferons bonne vie.

-Que cela te serve de leçon. La prochaine fois tu réfléchiras deux fois.. Allez viens donc hélicoptère, je vais t’aider.

Moralité :

qui s’engage à la hâte, se repent à loisir.

©Anne Cailloux 2018