Le chat – Véronique Monsigny

Le chat – Véronique Monsigny

Mon chat, je le sais, je l’aime trop. Non pas de cette amour qui nourrit plus qu’il ne coute, qui accompagne plus qu’il n’exige. Ces sentiments là sont réservés aux êtres de notre vie. C’est le nectar de notre cœur.

Le chat c’est comme une éponge, il est là pour recueillir un trop plein d’affectivité. Il  permet d’être puérile et de revenir à une enfance qui se veut bienheureuse. Cette période où l’on donne et obtient  parfois tous les câlins que l’on souhaite. Peut être les chats et les chiens ne sont-ils là que pour compenser tous les câlins que l’on n’a pu ni recevoir ni donner au  temps où c’était  vital.

Mais me direz-vous, il y a tant de vrais gens autours de nous qui ont besoin de notre amour… oui, bien sur, mais l’amour que l’adulte peut et doit donner est « raisonnable », il doit faire du bien et rester dans les limites de ce que l’autre attend. L’enfant, lui, n’écoute que son envie. Il prend plus qu’il ne donne, même lorsqu’il donne un bisou. Il est un peu cannibale.

L’avantage avec le chat, c’est qu’il est raisonnable pour deux. Si vous, vous n’avez pas de retenu, lui saura vous le dire :

– Ca va pas non ? Tu t’es cru chez Maman ?

– Bon, d’accord le chat, excuse moi !

Les animaux sont un peu comme des enfants qui ne grandiraient jamais mais qui sont sages de naissance. Ils sont faciles à dresser, jamais en colère ni rancuniers. Enfin tant qu’on est justes avec eux bien sur… Contrairement aux enfants battus, ils savent vous rappeler  qu’ils ont leur dignité.

Finalement, les chats et les chiens, pour nous remercier de les avoir dressés et rendus dépendants, nous consolent  d’une enfance forcément frustrante.

le chat

 

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Véronique Monsigny

Véronique Monsigny (204)

J'ai commencé à écrire des poèmes à l'âge de 60 ans. Ce n'est pas moi qui les ai cherchés, ils se sont imposés à moi comme une bouffée d'air pur au moment de la retraite. Enfin laisser parler les mots qui dorment en moi !
J'ai lu Victor Hugo et Lamartine à l'adolescence, puis Aragon et Baudelaire un peu plus tard. Brassens a bercé mon enfance. Ils m'ont appris à rimer en alexandrins.
Le virus était en moi. Il y a sommeillé le temps de travailler, d'élever mes enfants, de taire mes maux pour mieux m'occuper de ceux des autres.
Et voilà le flot de mes rimes sur lesquels je navigue aujourd'hui, au gré des jours bons ou moins bons. Ils me bercent, ils m'apaisent... je vous en offre l'écume du jour.

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Eric de La Brume
Membre
28 juin 2018 11 h 04 min

Ah, je vois que nous avons une passion commune : les chats. Moi qui ai vécu dans une arche de Noé, je me suis mis à le s apprécier bien tard car ils nous ressemblent plus que les chiens avec cette indépendance qu’ils ont . Mais quand on porte son regard sur eux et qu’on leur donne notre affection, comme ils peuvent nous la rendre au centuple.

Harmonia Messidor
Membre
15 janvier 2016 17 h 12 min

Bonjour Véronique. Amoureuse des animaux depuis m’a plus tendre enfance, votre texte ne pouvait me laisser indifférente. Bien que chiens et chats me semblent très différents. Le chat, très territorial, peut rester seul s’il se retrouve dans son univers, alors, que le chien à besoin de ses maitres pour se sentir bien. Mais ceci dit, je sais combien nous pouvons être tributaire de tout ce petit monde qui nous apporte tant… Merci pour l’évocation de ces beaux moments
Amicalement.
Harmonia.

Invité
5 janvier 2016 6 h 36 min

J’ adore les chats, alors donc merci pour ce beau conte.

Brahim Boumedien
Membre
4 novembre 2015 22 h 35 min

Merci, chère amie, pour ce partage intéressant à plus d’un titre qui me rappelle que j’ai vu des chats et des chiens plus fidèles, plus reconnaissants et plus humains que beaucoup d’humains…

Cordialement.

Brahim.