Le cafard cafardeux – Christian Satgé

Petite fable affable
 
Indolence, procrastination
Paraissent tout à plein insupportables
À qui sait qu’un petit peu d’action
Ou, mieux, une saine réaction 
Change en situation acceptable
Ce qui, de prime abord, est contestable…

Un cafard aurait bien voulu
Botteculer ses rejetons ignares,
Après avoir, de force forcé, lu
Leurs résultats scolaires, chose rare
Chez lui : quelle idée avait donc
Traversé son esprit alors ?… Mystère !
Il était, las, prompt à jouer du jonc
Sur le dos de ses gnares, cet austère
Mais là, les postério-propulser
Pourrait peut-être enfin leur impulser
L’élan nécessaire et explicite
Au bon travail et à la réussite…

Pareille idée faisait grogner et gronder
Ces gredins, et tous les censeurs bégueules,
Pour qui la fessée est acte infondé
Et violence le moindre coup de gueule.

Et notre blatte voulait en pousser
À  ouïr qui, à chaque réprimande,
Ne s’explique que d’un banal « Je sais ! »,
Laconique et lassé, sans autre amende
Honorable, n’ayant guère d’effet
Sur l’avenir quand un simple « Je fais ! »
Pouvait tout changer à l’état des choses
Sans qu’on y ajoute sermon ni glose.

 

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Christian Satgé

Christian Satgé (834)

Obsédé textuel & rimeur solidaire, (af)fabuliste à césure… voire plus tard, je rêve de donner du sens aux sons comme des sons aux sens. « Méchant écriveur de lignes inégales », je stance, en effet et pour toute cause, à tout propos, essayant de trouver un équilibre entre "le beau", "le bon" et "le bien", en attendant la cata'strophe finale. Plus "humeuriste" qu'humoriste, pas vraiment poétiquement correct, j'ai vu le jour dans la « ville rosse » deux ans avant que Cl. Nougaro ne l'(en)chante. Après avoir roulé ma bosse plus que carrosse, je vis caché dans ce muscle frontalier de bien des lieux que l'on nomme Pyrénées où l'on ne trouve pire aîné que montagnard.

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14 Commentaires
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Invité
16 octobre 2019 16 h 07 min

Bonjour Christian merci beaucoup pour ce magnifique texte que se ressource d’un état d’âme lié à l’Humain. Hé ben oui l’être change d’humeur suivant les circonstances de la vie . J’ai adoré ma lecture
Bonne continuation
Mes amitiés
Fattoum.

Philippe X
Membre
16 octobre 2019 3 h 42 min

Loin d’être un capharnaüm dans ce style de prose qui vous sied bien, le cafard fait homme n’engendre pas la mélancolie
Un bon ami m’a dit un jour que les problèmes sont comme les cafards : dès qu’on les fait sortir à la lumière, ils prennent peur et s’en vont.
Bel exercice d’équilibriste….comme j’aime

Anne Cailloux
Membre
15 octobre 2019 21 h 26 min

D’écrire sur un cafard n’est pas chose facile, fallait oser, d’habitude il est plus décrier que cela..
Mais bravo cela me retire le cafard
Anne

Invité
15 octobre 2019 18 h 34 min

Le cafard a la particularité de résister aux radiations atomiques et peut vivre une dizaine de jours sans tête…avant de mourir… de faim. Je partage donc sa tête sur un plateau avec Simone ! Merci Christian pour cette fable écrite d’une main de maître

Invité
14 octobre 2019 17 h 56 min

Toujours excellent, Christian ! Mais je n’aime ni LE cafard, ni les cafards …..

Mpaule
Mpaule
Invité
14 octobre 2019 15 h 23 min

Ecellentissime

Brahim Boumedien
Membre
14 octobre 2019 15 h 22 min

“Je sais que je ne sais rien” disait l’immense Socrate. “J’entends et j’oublie, je vois et je me souviens, je fais et je comprends” disait le grand Confucius ! Merci au grand sage qui nous résume tout ça dans sa fable généreusement affable !