Le bras du destin – Eric de La Brume

Je suis le bras du destin,
l’élément liquide est mon élément,
en faisant des sillons dans l’eau,
je peux faire resurgir le passé.

Conjuguer au présent et entrevoir l’avenir.
Mon bras s’agite au-dessus de flots,
des vies apparaissent,
et le temps s’efface quand on regarde en arrière.

Je suis le bras du destin,
fais des ronds dans l’eau,
pour faire tourner le monde,
et rendre folles les aiguilles du temps.
 
Je vois un éternel recommencement,
Comme un disque qui tourne en boucle,
et joue une mélodie,
qui inlassablement se répète.

L’amour, la paix,
la prospérité, puis ensuite,
le déclin, la pauvreté
et le clivage des classes sociales.

La souffrance, l’égoïsme,
la guerre et ses horreurs,
la destruction et l’opprobre,
ensuite tout recommence.

Je suis le bras du destin,
entraîné sur ces sillons sans fin,
j’aimerais pouvoir interrompre
cette boucle infernale.

Tracer une ligne infinie,
pour évoluer à l’infini,
tracer des routes nouvelles,
sans ronces et épines.

Pouvoir faire en sorte,
que ce qui se profile à l’horizon,
plus jamais ne survienne,
que l’homme change.

Mais je ne suis que le bras du destin,
montre et présage,
que si jamais ce disque,
ne s’arrête de tourner, malheur arrivera.
 
Je suis le bras du destin,
avec ma main, je sème le trouble
sur la surface aqueuse,
et voudrait tant que change le monde.