Petite fable affable
Ça s’invective sur le sentier.
Un bousier et un bélier s’accrochent
En mots bien sentis, gros et entiers.
L’ovin a des petits yeux tout croches ;
La petite bête, une voix moche.
« Ôte-toi de là, vil paresseux,
Je me dois d’aller couvrir mes belles !
– Laisse-moi passer, vil crasseux !
– Tu morgues mon suint, vain rebelle ?…
C’est sueur de travailleur, Pisseux !
– Oh, quel labeur !… Faire agneau et laine.
– Prendras-tu jamais autant de peine ?!
– Gaffe : prends-le de moins haut, Mon Grand !
– Sois moins bas, futile irrévérent !
– Pas avec les butors qui m’indignent !
– Je sers, moi… Et toi, insecte insigne ?!
– Toi, tu ne sais que braire et brouter…
Sans moi, tu irais les pieds crottés !
Ne juge pas inutile ou couleuvre
Celui dont tu ne sais travail ni œuvre. »
© Christian Satgé – janvier 2014
Le dialogue est haut en couleurs et la morale bien trouvée. Vous êtes le roi des fables Christian!