Serais-je un mot dans une langue étrangère ?
N’aurais-je de sens que tout son contraire ?
Serais-je la grammaire d’un idiome perdu ?
Ou bien cette lettre à la science éperdue ?
Suis-je, en fait, une langue morte ?
Ou le mystère d’un discret monolithe ?
Ce secret qu’une lointaine grotte abrite ?
Quand je crie, les pierres se gravent, mais elles s’effacent aussi ;
Parce que mon souffle ajoute au vent qui en efface les bris ;
Quoi que je dise, je n’ai d’audience que ces masses érodées;
On me croyait pourtant quand l’air en personne m’écoutait parler ;
Érode ma voix, percée ma foi, suis-je le grec de ma propre existence ?
Mais non, j’hérite au contraire qu’elle soit forte.
Je suis la rune mystique, le signe zodiacal,
la graphie encaustique, les promesses d’une kabbale,
sbire de l’herméneutique et alphabet ancestral ;
Je suis la découverte, requérant d’elle-même une si longue absence.
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©Ywan Cooper
J’ai malheureusement relevé trop tard la répétition du verbe “effacer”. À la lecture, remplacez le deuxième par “élimer” en esprit.
“Sublime” est le seul mot qui me vient à l’esprit à vous lire. Merci pour ce partage…
Bravos Ivan… Vous êtes un mot à lire…
Ol