L’amour perdu
Sur de longs cheveux noirs
Tombant sur de frêles épaules
Et reflétant ainsi discrètement
La cime d’arbres millénaires
D’où s’échappait une douce lumière:
– Je me suis perdu.
Dans de grands yeux bleus
Emprunts encore de la clarté
De cette chaude ondine des Caraïbes,
Paraissant onduler aux effets de lumière,
Puis éclater de mille rubis,
Le soleil encore caressant la cime des arbres :
– Je me suis noyé.
Sur sa peau si claire, si tendre,
A peine reflétant cette même lumière,
Mais se fondant à l’harmonie parfaite
De ce si leste et somptueux corps,
Bombant puis effilant ses muscles fins :
– Je me suis retrouvé.
Sur son souvenir,
Qu’elle veut s’évader à jamais,
Préférant pour ma part l’attendre,
Elle, souhaitant m’imposer ce silence,
– Celui d’une résignation sans prétention – :
– J’attends ; sans doute ce qui ne viendra plus,
Notre amour partagé à jamais.
Ne dit-on pas qu’un bien fait n’est jamais perdu? or quel meilleur bien que l’amour? Il est des silence plus féconds qu’un long discours. Il suffit de l’arroser de tels poèmes pas perdus pour tout le monde.