L’Amour d’un Dragon – Anne Cailloux

L’amour d’un dragon

Être aimé par un dragon, c’est comme un conte de fée, cela ne peut arriver qu’une fois dans une vie….

Mon dragon, mon pogona, animal méconnu, mais ô combien adorable.

Animaux craintifs, ils se battent entre mâles, la solitude et leurs meilleurs amis.

J’ai craqué pour lui, il avait déjà deux ans, mais seul dans son terrarium, il regardait le mur comme tous ceux de son espèce devant un décor en carton imitant la forêt…

 

Chez moi, j’avais mal de le voir seul devant un mur, alors je le sortais de son terrarium, le prenais un peu sur moi, lui parlais, et l’embrassais sur la tête..

Il me regardait, enfin quelqu’un s’intéressait à lui.

Le temps a passé, je le prenais de plus en plus, lui faisant des câlins, l’embrassant sans arrêt.

J’ai mis une rampe d’accès à son terrarium, porte ouverte, il pouvait sortir comme il voulait.

La liberté et la tendresse était au bout de son chemin.

Je l’ai appelé Bibi. Parce que le plus beau c’est Bibi.

 

Tous les jours je lui parlais je lui disais le mêmes mots :

– Tu es le plus beau de la terre et de toute les galaxies,  tu as les plus jolies pattes,  le plus beau museau,             je l’embrassais, il fermait les yeux.

Une histoire d’amour est née. Il ne me lâchait pas des yeux, il voulait que je le prenne sans arrêt, quand il me voyait, il se levait et se mettait en position pour venir dans mes bras.

Il regardait tout ce que je faisais, et quand j’étais là, il dormait dans mon cou où bien au mieux le long de mon bras sur mon tatouage.

 

Puis il est tombé malade gravement malade… accompagnement extrêmement difficile pour moi et pour lui. Médicaments, bains deux fois par jour, massage à l’huile pour l’hydrater, il ne pouvait plus respirer alors je lui faisais du bouche à bouche avec de l’air frais. L’amour n’a aucune limite.

Je ne voulais pas qu’il meurt dans son terrarium tout seul, il a donc dormi avec moi dans un petit igloo en mouton. J’ai tant prié pour qu’il parte dans mes bras et pas tout seul.

La nuit, à côté de moi, il avait plus de force mais il rampait et sortait de l’igloo pour venir dormir sur mon bras, comme il avait l’habitude de la faire la journée. Il avait besoin de me sentir.

Le samedi j’avais décidé d’aller faire abréger ses souffrances, prévu pour lundi. ..

J’ai prié encore pour qu’il parte sur moi.

Puis le dimanche soir, je l’ai posé sur le canapé dans son igloo car j’allais au WC, je suis revenu,

il essayait de sortir, il me cherchait, mais il avait plus de force, il n’ouvrait plus les yeux.

Je lui ai dit : 

-je suis là mon Bibi ; vient avec maman.

Je l’ai mis dans sa position favorite, contre mon cou, là où il sentait mon cœur.

Je l’ai embrassé, j’ai dis plein de joli mots, puis il a rendu son dernier souffle en moi…

Amour inconditionnel où j’étais la seule personne qui comptait à ses yeux, aucun doute, aucune question se pose, aucune trahison, jamais… La différence avec les humains.

Je suis un peu morte avec lui… je n’arrive pas, il me manque terriblement.

Parce que ce n’est pas tous les jours, qu’on est aimé d’un dragon..

 

©Anne Cailloux 12aout 2020

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Anne Cailloux

Anne Cailloux (339)

Depuis ma naissance, je fus autodidacte et trop rêveuse.Spécialiste dans l'art thérapie et les maladies neurodégénératives, j’essaie de retenir le temps des autres et du mien.. Quelques diplômes, une passion pour l'art et les poètes. J'ose dormir avec Baudelaire.Je suis une obsédée textuelle . Je peins, je crée et maintenant j’écris. Je remets cent fois mon ouvrage pour me corriger. De quinze fautes par lignes je suis passée à quinze lignes pour une faute... Deux livres en préparation et peut-être un recueil de poèmes, si Dieu veut.Anne
Je suis une junky des mots..

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9 Commentaires
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O Delloly
Membre
16 août 2020 22 h 50 min

Très bel hommage, rempli de lémotion
courage à Toi
oliver

Colette Guinard
Membre
16 août 2020 17 h 11 min

l’amour n’a pas de limite bien qu’il finisse mal

Hubert-Tadéo Félizé
Membre
16 août 2020 16 h 28 min

Très beau texte et si triste, mais si poignant.