Dans vos yeux, subsistait toute la bonté du monde. Regard hypnotique, couleurs Méditerranée ou je m’y suis noyée si souvent. Vous m’avez fait rêver, vous m’avez bousculée, vous m’avez… Habillé de vert, votre verve était écoutée avec respect et grâce à vous, l’Académie s’est habillée de jupons. Pourtant, vous n’avez pas fait l’unanimité, votre bourgeoisie dérangeait, conscient de votre bonne fortune, vous le déclariez souvent, mais vous étiez tolérant à l’extrême. Les médisants disaient……cela n’a pas empêché que vous soyez aimé, respecté. Votre prise de partie pour les Chrétiens d’Orient a fait parler, faute de faire prier…. Votre courtoisie prenait des allures d’extrême, qui venait d’un autre siècle. Votre passion interdite, vous à fait verser des larmes de sang. Vos écrits étaient souvent sur le temps qui passe, vous mêliez humour et anecdote personnel, vous étiez une pléiade à vous tout seul. Sur l’amour, vous avez tout résumé dans une phrase que je ne peux oublier : “ J’ai longtemps pensé que l’amour fou était la seule chose qui valait vraiment la peine….” que dire après cela… tout est dit. Prosateur, amoureux de la pirouette, pour vous éclipser sans un bruit mais avec un sourire qui faisait tout oublier. Les interviews ? Vous entendiez et surtout que vous écoutiez, fixant intensément l’âme en face de vous, laissant flotter dans l’air, que plus rien d’autre n’existait. Le savoir-vivre à l’extrême. Vous nous avez abandonné dans ce train en marche, quittant votre siège, nous laissant sans guide. Vous nous avez quitté, pourtant je vous croyais immortel … Il y a des jours, des mois, des années interminables où il ne se passe presque rien. Il y à des minutes et des secondes qui détiennent tout un monde.. Jean D’Ormesson je vous dédie ces quelques secondes. ©Anne Cailloux |
Bel hommage pour ce fou des mots.
C bien
Julie
Merci Anne ! Très bel hommage, à cet écrivain et à l’homme si particulier qu’il fût, d’un autre temps, hélas, peut-être ?
Je ne partageais pas les idées de l’homme mais je me suis régalé des textes de ce dandy aux phrases exquises, de son art de faire du vide avec d’immenses enluminures et de sa façon de faire de la provocation bien élevée. J’ai vraiment adoré l’écrivain et je n’oublierai pas (à moins qu’Alz… ne m’emporte) le crayon à papier posé sur son cercueil. Malgré l’habit vert, il était un peu des nôtres. Merci Anne de rappeler ce que fut l’homme.
Un bien bel hommage à un homme, et à un écrivain, qui le mérite amplement. Merci et bravo pour ce partage, Anne,…