La Ville Surprise Par Avril Qui A Prise Sur L’Humaine Condition – Alain Minod

LA VILLE SURPRISE PAR AVRIL QUI A PRISE SUR L’HUMAINE CONDITION

Le merle a lancé ses trilles…Mais la ville est encore lourde de nouveautés à venir.

Le ciel le sait, lui qui pavoise en blanc à l’aurore, comme pour nous faire signe

d’attendre .

Les premiers véhicules mugissent ; ils montrent des yeux en éclairs. Gardons leurs

regards et leurs bruits de fauves…Leur vitesse nous apprend à être lestes, sauvages.

Cependant ces allures pressées par le travail nous dictent paix, tendresse, patience.

Le jour venu fait entendre des sirènes hurlantes qui assomment toutes rêveries sur

les bouches des avenues et au carrefour .

La terre dans la ville passe dans les arbres qui verdoient. La pierre en périphérie

a les couleurs des nuées ; elle ne sourit pas dans ses milles paupières fermées .

Tordu, serré par un écran blanc, l’azur semble condamné à être noyé sans traces.

Le fil d’avril a passé les fleurs !…Le vent a pleuré fort hier et … Aujourd’hui …

Le matin restera-t-il froid et blême . Nous ne nous sommes découverts, mais…

Une barre de platine s’est déposée au lointain, derrière les arbres ; elle s’élargit,

elle remonte la place et l’horizon demeure impassiblement blanc comme neige.

Alors le vent lance ses coups sur le drapeau qui se tord, sur l’auvent qui s’agite.

Viennent les troupeaux de voitures serrées de près par les feux du carrefour …

Bientôt neuf heures. Le temps se bâtit comme il peut sur cette terre d’humains.

Les enfants croisent dessous les nuées qui …S’écartent … C’est aussi l’heure où

le savoir appelle. Ainsi le hasard se plie aux rythmes nouveaux de la saison ….

Alors insiste le droit d’aimer pour ces résurrections de l’azur sur fond blafard .

La terre remue le monde des humains qui voudraient ne plus rester à genoux …

Devant le destin fuyant …

On sautera contre les fenêtres lourdes d’une liberté fauve et grise ; on les ouvrira.

Notre liberté fera voler en éclats la feinte égalité des portes en périphérie urbaine .

Elle sera vive hors des poussières de Promesse , hors du fatum des temps actuels .

Elle sera une et forte des scissions de l’horizon, pour les miséreux errants sans toits,

pour les exilés parqués puis refoulés comme pour tous les humains qui passent en

courant presque, enfiévrés qu’ils sont par un travail qui enferme le savoir, son droit

et son choix, tous laminés par le règne inconditionnel du trafic qui ne voit rien, ni

ne sait arrêter sa machine infernale…Un travail qui apprend du soleil à être lumière

pour tous et réel enrichissement de l’âme et du corps ; un travail qui compose son

propre temps , jusques avec la pluie printanière, jusqu’à faire lever tous les germes

du renouveau … Voilà que des rayons d’argent puis de cuivre et d’or entrent dans

les bouches des carrefours !…

Mais les « pèlerins » du matin laborieux sont entrés comme dans un gouffre, ces

bouches qui les avalent … Pourvu que le soir rayonne encore pour les accueillir

et renforcer leur petit espoir :

La veille a besoin de cette aura pour gagner des rencontres pour des anges rebelles !!!ophelie-lagier des visages sortis de la nuit

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1 Commentaire
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Véronique Monsigny
Membre
13 avril 2016 8 h 58 min

Merci Alain pour ce “petit matin urbain” qui nous eveille en douceur. On s’y laisse couler avec volupté comme sur une riviere tranquille. Au fil de l’eau on se sent neanmoins precipités inexorablement vers une dangereuse cascade, gouffre qui nous engloutit. Ah la traitresse !
Souvenirs d’un temps pas si ancien de “metro, boulot, dodo”. Brr ! J’en fremis.