La Trilogie de la Vérité – Sara Diluna

Café de la Tour

Il est 8h30 du matin. Sandy a rendez-vous avec Roger pour boire un café et discuter.
« La discussion sera brève », pensa-t-elle au fond d’elle-même. Il faut cette fois-ci que j’arrive à lui dire la Vérité » … cette vérité qui la tourmente tant.
Roger l’invita à se balader un peu. Elle refusa. « Non merci », dit-elle.
« Je suis pressée aujourd’hui et je n’irai pas par quatre chemins. Si je suis venue ici, c’est pour vous dire la Vérité, et non pas pour vous rencontrer » … et encore moins vous aimer, pensa-t-elle au plus profond d’elle-même.
Roger : « Je sais, je comprends. Mais alors, asseyons-nous et parlez-moi un peu de ce qui vous tracasse tant ».
Sandy ne savait pas par où commencer. Elle cherchait ses mots mais ne les trouvait pas. Alors, elle se mit à hurler. Roger dû poser ses mains sur ses épaules pour la calmer.
Roger : « Sandy, je sais, je comprends ». Sandy se débattant de plus belle, ôta ses mains avec violence, prit le verre de jus de cerise et balança le liquide rougeâtre sur le visage de son interlocuteur. Celui-ci resta impassible. Assez curieusement Sandy aimait cette impassibilité.
Elle jeta un regard furtif sur sa montre. Celle-ci indiquait qu’il était déjà 8h45.
« Il faut que j’y aille », s’écria-t-elle. Et elle s’enfuit en courant.

Une fois arrivée chez elle, Sandy reprit ses esprits.
Mais bon sang de bonsoir, pourquoi n’arrivait-elle toujours pas à lui dire le fond de sa pensée ? Pourquoi fallait-il que cette Vérité reste enfouie au plus profond d’elle-même ?
Parce qu’elle dépassait son entendement, très certainement ou bien parce qu’elle impliquait une femme et remettait en cause tout son système affectif, très probablement.

Sandy alluma son poste de radio afin d’oublier cette rencontre. Hélas, les nouvelles lui revenaient de plus belle. Alors, elle décida d’allumer une cigarette et de s’abandonner dans la lecture d’un bon film d’épouvante.

Cette nuit-là, Sandy fit un drôle de rêve. Elle se voyait assise sur l’eau d’un océan plongé en pleine nuit noire. Elle entendait la voix de Roger lui répéter cette même question qui la hantait : « Cette femme, pourquoi vous fait- elle aussi peur ? »

La Lettre

Un jour Sandy prit son courage à deux mains et décida une bonne fois pour toute d’écrire la Vérité sur une feuille de papier.

Mon Cher Roger,

Cette lettre ne sera pas longue et j’essaierai de l’écourter au mieux afin qu’il en ressorte la Vérité dont je peine tant à vous dire.

L’autre jour, lorsque je suis rentrée chez moi, juste après vous avoir rencontré, je me suis assoupie et un rêve étrange, je dirais même plus effrayant, m’est apparu. Ce n’était qu’un mauvais rêve, fort heureusement. Toutefois, je l’ai trouvé intéressant car, dans ce songe, je vous disais enfin la vérité.

Vous saviez qu’elle impliquait une femme, mais vous n’en saviez pas davantage. La vérité, Roger, c’est que je suis idiote d’avoir eu peur d’elle et surtout stupide d’avoir pu avaler toutes ses bêtises. Mais ses bêtises, Roger, comprenez-moi, elles m’effraient. Sont-elles des paroles dites en l’air ? Les aurais-je prises trop au sérieux au point de vouloir devenir plus qu’un seul point. Un point d’interrogation peut-être.

Mais rassurez-vous, mon cher Roger, je ne lui en veux pas. Et puis au fond, ce ne sont que des paroles. Mais sachez toutefois, qu’elle a eu un impact, cette satanée phrase. Ce groupe de mots, si soigneusement agencés, aurait-il contribué à me rendre complètement folle ?

Je n’aurais jamais imaginé qu’un jour quelqu’un puisse me faire un tel affront. J’aurais sans doute pensé : « Mais, c’est une blague, voyons ! ». Oui, c’est cela, c’est une blague, mon cher Roger, et notre rancard, ce n’est rien d’autre qu’une vilaine comédie, qui n’aurait jamais dû exister. Oh, pardonnez-moi mes offenses, voici que je deviens comme elle à présent.

Sandy

Le poème

Mais qui est-elle
Cette Vénus Invétérée
Qui unit les Amants
En situation désespérée

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Sara Di Diluna

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Auteure belgo italienne, j'écris et je chante à la guitare depuis l'âge de mes quinze ans.

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