Vous pouvez me trouver
Au petit déjeuner,
Chaque jour, assise,
Là, à l’ombre grise.
En rotin des fauteuils
Ici vous accueillent,
La blanche terrasse,
Les oiseaux jacassent,
Les grands ricins palmés,
Les palmes des rôniers,
Les hauts lauriers en fleurs
Emaillent de couleurs
Tous les verts du jardin
Scintillant ce matin.
Les oiseaux curieux,
Les papillons précieux,
Les lézards en chasse
Sautillent et passent,
Un oiseau s’assomme,
Les autres s’étonnent :
“C’était la liberté…
Non, une baie vitrée !”.
Le ciel est déjà chaud,
Les oiseaux cherchent l’eau
Au pied des poteries
De fin pourpier fleuri.
Quelque chose bouge
Dans l’hibiscus rouge,
Coloré, tout petit,
Long bec : un colibri.
Flamboyants ciselés,
A l’ombre déchirée,
Ficus arborescent,
D’un beau vert brillant,
Un puits presque tari
Quand l’hivernage fuit,
Voltiges d’insectes
Des guêpes suspectes,
Tournent les moustiques,
Petits, mais ils piquent,
Le décor est planté
Un mur, portail fermé.
Voici mon domaine
Pour cacher ma peine,
Enfouir tous mes remords,
Mes chagrins et mes torts.
Vous pouvez me trouver
Au petit déjeuner,
Chaque jour, assise,
Là, à l’ombre grise.
©S Gibert
Magnifique poème…d’une douceur exquise !