Vous êtes la source de mes tourments…
Le premier jour, il a fallu que vos yeux sur moi s’abandonnent
Mon regard impudique se dépose sur votre ombre vespérale
il se peut que je meurs sans que vous sachiez que je vous aime
il me faut ainsi, terminer cet algorithme de séduction
cet estacade fera céder votre dernier bastion
votre résilience en sera fatale
Mon collier de misère ne sera que jouissance.
C’est au vu de votre bouche, que mon ardeur est née
Votre arc de cupidon était déjà sur le bord de mes lèvres
sans que vous le sachiez
Je me suis portée en exil pour vous oublier
mes espérances étaient infertiles
en vain… Enfin, je me suis décidée
De broderie je me parerai
le dernier fil, je le laisserai ainsi tombé
sur le bas de mes reins
à portée de vos mains
pour vous dévoiler les courbes de l’enfer
je vous dévoilerai mon sein
sur une pointe… d’humour
non, ne rêvez pas tout de même
il vous faudra attendre en corps
Le soleil pénétrera mon cloître
les ombres s’immobilisant
au confins de ma dentelle
vous serez aux aguets, priant
que le soleil reprenne sa route
attendant que l’orée du paradis s’illumine
Une porte ouverte à vos envies futures
Éole viendra offrir ses services à votre bon plaisir
je serai votre Ariane.
Les lignes de votre vie caresseront les lignes de mon corps
mon sextant vous donnera la direction
Dans cet empyrée céleste
une frondaison prendra naissance
au creux de votre ventre
Puis, sur un ton argentin
dans une gaudriole
je vous donnerai congé
je deviendrai alors, la source de vos tourments.
© Anne Cailloux
Anne, c’est très sensuel de votre jeu de mots
je reste stupéfaite de votre aisance d’écriture de son charme
merci à Vous . j
un moment d e lecture impressionnant
comme envoutement. merci Anne pour ce partage
O
Poème magnifique avec de beaux jeux de mots comme je les aime. Une balade tout en sensualité entre vos lignes et plus encore. Merci Anne.
Un peu d’amour et d’humour où les rôles, dans un jeu sensuel des mieux rendus par une verve coquine sans pareille, finissent par s’inverser. Un joli poème tout en suggestions. On en redemande…
Très beau texte au symbolisme riche et profond et où Éros et Thanatos se livrent un combat sans merci. On y découvre que la muse inspire autant qu’elle met au supplice et à mort. En cela, on retrouve en effet l’influence de Baudelaire comme dans la proximité entre la beauté et le mal. Au reste, l’écriture se joue habilement des mots autant qu’elle en joue. Le tout forme un poème très délicat et très réussi. Bravo !