La Sauvetat… suite 1 – Philippe X

.

    Petite piqûre de rappel :

    Le terme “Gens du Voyage” est une notion administrative créée en droit français pour désigner la communauté des voyageurs ne disposant pas de domicile fixe.

    Chaque groupe d’individus est relié par des us et coutumes, un mode de vie, une volonté de rester réfractaire à la loi des gadgés, et le mépris affiché pour les « gens autrement » qu’ils traitent de « paysans » .

    Qu’est-ce qui ressemble plus à un barbu qu’un autre barbu ?

    « Vous qui passez sans nous voir… sans même vous en apercevoir », vous nous mettez tous dans le même sac.

    Pourtant, les ethnies que j’ai fréquentées de très près : Gitans, Tziganes, Manouches, Rroms (2 « r » s.v.p) ont un tronc commun, elles se détestent cordialement..

    Les Gitans, qui sont peu favorables au nomadisme se considèrent comme le haut du panier.

    Les autres, se débrouillent « tant bien mais surtout en mal » à développer des zones d’influence à partir desquelles ils tenteront de mettre le grappin sur toutes les façons de gagner de l’argent.

    Tout ce petit monde se porterait bien s’il ne fallait de temps en temps se croiser.

    Il y a pourtant « des trouble fête », une ethnie omniprésente sur les routes de Gitanie ( pays imaginaire de l’ auteur d’un livre BARTHELEMY André  qui était le « Rachai » c’est à dire l’aumônier de notre communauté ).

    Les Yéniches  sont des personnes appartenant à un groupe ethnique semi-nomade d’Europe, dont l’origine semble varier selon les familles. Ils ont leur propre langue, la langue yéniche ;

    On les trouve principalement en Allemagne Suisse, Autriche, France, Belgique.

    Ils sont surnommés « tête rouge, casque à pointe, Kapo ».

    Les autres ethnies leur reprochent la blancheur de leur peau, la blondeur de leurs cheveux, les taches de rousseur qui ornent le visage de leurs femmes aux yeux bleus.

    Mais pire encore, il leur est reproché l’aide apportée aux gardiens de camps de concentration durant la dernière guerre.

    C’est une façon de dénigrer de manière injuste.

    J’exerçais donc le métier de récupérateur en métaux, et l’exercice de cette profession me donnait le loisir de fréquenter ce mélange hétérogène de population nomade, cet hétéroclite groupe de femmes et d’hommes instables comme pouvait l’être la nitroglycérine.

    Mon installation avait bonne réputation, j’avais instauré un « no Scheiße land »
sorte de «  no man land’s » dans lequel les disputes, les embrouillas n’avaient pas cours.

    Dans ce havre de paix relative, les participants aux querelles intestines déposaient leurs armes, trouvaient le repos pour quelques jours, pansaient leurs plaies, disparaissant, pour un certain temps, du tableau de chasse et avis de recherche lancés par les membres de la communauté des « soit-disant-on est tous des frères » .

    A cette fraternité d’un monde oh combien utopique, je dirais par expérience, que la raison du plus fort a toujours était la meilleure.

    Voici donc ma SAUVETAT à moi.

    En pleine nature, sous le couvert de Populus nigra ‘Italica’ qui apportaient fraîcheur et bois de brûle, bordée par un ruisseau réserve de pêche et vivier « gratis pro Déo » de salmo trutta fario, s’étendait sur près de cinq mille mètres carrés cette zone de non conflits.

    Au cours des 5 années que dura notre présence, des gens de tout acabit, en rupture de ban, vinrent profiter de cet état de grâce.

    Deux légionnaires déserteurs ont fait halte, des évadés (repris depuis) ont goutté à la liberté momentanément retrouvée, des amoureux en fuite devant la vindicte familiale, car union rendue improbable entre personnes d’ethnies différentes (Eh oui…..au pays de la Liberté et des Hommes libres, un Manouche ne peut pas épouser un ou une Gitane!), hommes et femmes en attente de la sentence du kriss (tribunal des Tziganes, présidé par les Anciens).

    J’aurais pu me garnir les poches en acceptant la distribution de drogues diverses, d’alcools frelatés, de marchandises « tombées du camion ».

    Combien de fois ai-je dû me gendarmer (humour..c’est un comble!) pour refuser des chargements de fromages, alcool, viande, animaux vivants, armes etc…

    Quelques mois avant la vente des lieux et la reprise de la route, j’ai eu une alerte rouge.

    Me ferez-vous l’honneur de suivre la suite de cette publication ?

    Vous remplissez ma vie de bonheur lors de vos commentaires…

.

©Philippe X – 08/03/2020

.

Nombre de Vues:

37 vues
Sauvegardes Poèmes

Sauvegardes Poèmes (4)

Ce compte regroupe tous les poèmes des auteurs qui ne sont plus inscrits sur le site en tant que Membre afin de laisser une trace de leurs textes pour le plaisir des lecteurs depuis le site Plume de Poète.

S'abonner
Me notifier pour :
guest

5 Commentaires
Commentaires en ligne
Voir tous les commentaires
Invité
9 mars 2020 16 h 22 min

Eh bien ! Moi aussi j’attends la suite de ce récit d’aventures… Vie aventureuse que j’ai tant aimée voici quelques années déjà. Merci pour ce texte !

OberLenon
OberLenon
Invité
9 mars 2020 14 h 20 min

Il n’est pas étonnant que des ethnies ayant été pourchassées et décimées aient développé un mode de vie organisé autour de la préservation du noyau communautaire, le désir de garder une identité forte et des règles qui leur sont propres… vos récits sont toujours très prenants

Christian Satgé
Membre
9 mars 2020 13 h 01 min

On attend la suite avec passion et attention(s), cher Loup car je découvre toujours des choses incroyables dans tes récits comme le nom du tribunal que tu évoques à la fin, le kriss, qui porte le même nom (graphie comprise site ne m’abuse) que celui d’un couteau – malais je crois – à la lame sinueuse. Alors, la suite, stp, la suite…