La Sauvetat… Philippe X

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    Dans les années passées, au siècle dernier, par la grâce de Dieu et de sa manne, j’avais installé notre base avancée sur une terre d’Auvergne.

    Elle était aride, inhospitalière et suspicieuse, à l’image de ses habitants qui, défenseurs d’un Massif Central, voyaient d’un œil mauvais, tout intrus, tout étranger « qui n’était pas d’ici ».

    Récemment, des Arvernes avaient botté le cul d’un Jules nommé CESAR, qui avait tenté de chambouler leurs habitudes alimentaires…les « pizzaïolos no pasaran » et « avanti la camioneta ».

    Leur réponse fut claire « un chou c’est un chou ».

   A l’ombre d’un sanctuaire de pierres sombres de Volvic, dans la  “Arverna civitas nobilissima”  (la très noble cité des Arvernes), cette citation prit toute son importance puisqu’un Pascal prénommé Blaise inventa la Pascaline, ancêtre de la calculette.

    La réputation d’avarice viendrait-elle de là ?.

    L’homme de ces hautes terres est un besogneux bourru et renfrogné. La terre qu’il garde jalousement lui procure le stricte nécessaire à le nourrir, lui et ses bêtes.

    Pour rendre la vie plus facile, il a fait appel à l’inventeur de la calculatrice, en lui demandant de créer un outil pour le transport du fruit de son labeur… ainsi est née la « brouette » ; puis ayant besoin d’un coup de main pour manipuler cet engin…. alors un Dieu facétieux offrit la femme Auvergnate. 

    Le bruit de leurs sabots « dondaine oh oh oh » martelant cette terre chiche en mots de bienvenus résonnent encore dans mon cœur.

    Il y eut plus de bras armés pour nous chasser que de bras ouverts pour nous accueillir.

    Bêtes et gens faisaient partie d’un tout, formant une communauté, une patrie bien décidée à résister à l’envahisseur que serait l’Étranger.

    Seul rescapé pouvant échappé à leur courroux, peut être un automobiliste en panne et « qui ne l’aurait pas fait exprès » ou un vol de corbeaux volant sur le dos pour ne pas voir la misère.

    De temps à autre, cette forteresse de basalte laissait échapper un des siens pour aller à la conquête du reste du monde, Bougnats, cafetiers et pire encore président de la rue publique.

    Prés de cet endroit, se situe le village de La Sauvetat.

    Au moyen-âge, il avait vocation de recueillir et de préserver des foudres de la royauté, toutes sortes d’individus qui vivaient en marge de la société du moment.

    Ce village va devenir « une Sauveté », d’où son ancien nom de Salvetat tiré du latin barbare salvitatem.

    C’était le nom donné à toutes les villes de refuge, dans lesquelles se trouvaient à l’abri des poursuites de la justice du dehors, non seulement les habitants, mais aussi les étrangers accourus pour se mettre sous la protection de leurs franchises et de leurs privilèges.

    Hors les sauvetés, seules les églises jouissaient alors du droit d’asile qui, dans ces temps malheureux où le droit du plus fort faisait partout la loi, servit à protéger de nombreux innocents contre les fureurs de la vengeance et contre la violence des seigneurs, toujours armés.

    Les archers du roi ne pouvaient pas investir les lieux pour appréhender un Mandrin quelconque. Mais hors de cette citadelle point de salut, les gibets étaient réservés à ceux qui s’aventuraient en rase campagne.

    Quel rapport entre cette petite histoire de la France de l’époque, et les frasques d’un Rabouin ignorant ?

    Certainement une bonne blague que m’a joué un Dieu pas avare de « blagues dans le coin » dans ce monde parallèle du monde des Gens du voyage.

    Si mes aventures ne vous ont pas “cassé pas les pieds”….

    Prenez vos jambes à votre cou pour me suivre dans la suite de cette vieille nouvelle.

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©Philippe X – 04/03/2020

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6 Commentaires
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Invité
5 mars 2020 16 h 52 min

Dans ma famille, j’ai connu quelques Auvergnats rustres et avares … , Votre texte si plein d’enseignement
et d’humour fait passer la pilule ! A vous lire.

Christian Satgé
Membre
5 mars 2020 1 h 57 min

Grand ami deu voyage, te voilà à nous guider vers ces monts d’Auvergne que j’aime aussi pour les avoir couru ado’ lorsque j’allais en cure thermale goûter à ses eaux. Tu me donnes, à les faire revivre, le goût d’y retourner même si je sais que je ne retrouverais plus ce que j’y ai connu et le regret de ne pas les avoir couru à te côtés pour m’en enrichir… sur le plan culturel, j’entends. Continue… Tes tribulations, magnifiées par ta plume, nous manquaient. Hasta pronto, amigo…

OberLenon
OberLenon
Invité
4 mars 2020 15 h 40 min

La suite, la suite …. :)

Invité
4 mars 2020 15 h 08 min

Conteur né !!!
C’est un vrai bonheur de vous suivre dans vos chroniques…
Merci Philippe
Amitiés

Chantal