La Pucelle d’Orléans : Jeanne d’Arc – Essadiq Benarreg


                               I

Un jour, Robert de Baudricourt vit, devant lui,
Paraître une jeune paysanne qui, réjouie,
Lui dit ” Moi, je suis Jeanne d’Arc, de Domrémy,
Et j’ai à vous communiquer, comme une amie,
Une chose extraordinaire. Le Ciel bleu
M’a fait entendre sa voix et, comme de  Dieu,
M’a ordonné de sauver la France bénie.
Oui, il faut que je parle au roi qui n’aura ni
La haine ni du dégoût pour moi “. ” Une exaltée,
Pensa-t-il, ou bien une menteuse effrontée “
Mais Jeanne continua, ferveur dans les  yeux,
Et le capitaine crut qu’elle était de Dieu.
Finalement, il l’accompagna chez le roi.
On marchait comme avoir une confiance en soi.
Quelques bonnes semaines plus tard, on reçut
Jeanne d’arc qui entendit la voix si aiguë
De plusieurs seigneurs en lui montrant, de la cour,
Un gentilhomme vêtu comme Roi d’amour.
” Voici le roi “. C’était juste pour la tromper.
Le roi en personne l’avait fait pour taper
Sur les nerfs de Jeanne d’arc et la mettre enfin
À l’épreuve. ” Si ce qu’elle a dit est divin,
Se dit le roi, elle saura me reconnaître
Parmi tous mes gentilhommes qu’il faut soumettre “.
Or, Jeanne d’Arc ne se trompait pas. On la vit
S’arrêter, après avoir parcouru, sévie,
Toute la grande salle, devant un bonhomme
Qui essayait de se cacher comme un tel homme.
” Au nom de Dieu, s’écria Jeanne, c’est vous le roi.
En ayant une confiance absolue en moi,
Les Anglais seront tous chassés certainement,
Et vous serez reconnu roi de France aimant.
Donnez-moi des armes et soldats, car Dieu le veut “
Devant un tel prodige, Charles VII, peureux,
Demeurait étonné; mais pourtant convaincu
Que Jeanne allait obéir à sa mission voulue.

                              II

L’armée anglaise était bien massée près d’Orléans.
Certes, la ville avait résisté comme un lion,
Après s’être assiégée depuis plus de six mois.
Mais elle semblait tout près de céder. “Ô mois
Difficiles ! “. Les Anglais étaient en grand nombre
Et toute résistance, face à ce grand nombre,
Paraissait inutile. Et voilà Jeanne d’Arc
Qui conseillait d’attaquer cet ennemi braque
À Orléans ! Les chefs de l’armée française émus
Considéraient la jeune fille comme élue.
Elle était jeune mais pourtant inébranlable.
Les soldats enthousiasmés la voyaient capable,
Alors ils étaient déterminés à la suivre.
Vêtue d’une armure éclatante et tout en cuivre,
Jeanne d’Arc conduisit tous ses hommes à l’assaut.
La bataille était terrible. Comme des flots,
Les deux armées ennemies, comme deux  lions,
Luttaient si hardiment sous les remparts d’Orléans.
Mais les Français parvinrent à ouvrir d’emblée
Une grande brèche dans les rangs des Anglais.
Les habitants de la ville, tout à fait là,
Qui suivaient bien avec émotion le combat,
Se lancèrent eux aussi à l’assaut, l’air franc.
Hélas ! pris entre deux groupes de combattants,
Les Anglais étaient contraints de se retirer.
Par bonheur, Orléans était enfin libérée.
La ville fêtait cet événement. Mais Jeanne
Ne laissait pas de trêve à l’ennemi en panne :
Elle le poursuivit jusqu’à Reims et la ville
Se libéra. La jeune fille était habile.
Une grande partie de sa mission divine
Était désormais accomplie. L’air si câline,
Le roi était reconnu roi de France aimé
Et sacré en cathédrale de Reims aisée.

                               III

Cependant, tant que les Anglais, en défaillance,
N’étaient pas encore tous boutés hors de France,
Le règne de Charles VII n’était pas certain.
Jeanne crut que la lutte allait prendre fin.
Mais à Compiègne Jeanne d’Arc était captive.
Les Anglais pouvaient maintenant, la mine vive,
Se venger de celle qui, apparemment bête,
Était bien à l’origine de leurs défaites.
Confiée à un vrai tribunal ecclésiastique
Jeanne était soumise à un procès fatidique.
Les juges la déclarèrent simple sorcière,
Coupable d’une grande imposture grossière.
Ces fausses accusations ne troublaient en rien Jeanne.
Elle n’avait q’une réponse bien divine :
” Tout ce que j’ai fait était sur l’ordre de Dieu “
Mais quel poids pouvaient avoir ces mots pris de Dieu
Devant des juges volontairement hostiles ?
La peine serait si terrible et non futile.
Le matin, Jeanne était conduite sur la place
Du Vieux-Marché à Rouen. Apparemment de glace,
Seule, calme, les yeux bleus tournés vers le ciel,
Jeanne monta les degrés du bûcher tout miel.
Tandis qu’un grand soldat l’enchaînait au poteau,
Elle répétait à voix haute d’un moineau :
” Tout ce que j’ai fait était sur l’ordre de Dieu “.
Mais les flammes déjà l’entouraient. Oh mon Dieu !

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3 Commentaires
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OberLenon
OberLenon
Invité
21 octobre 2019 17 h 16 min

Sous les alérions, je ne pouvais que m’arrêter ici. Merci pour ce bel écrit.

Invité
20 octobre 2019 21 h 14 min

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