La promenade du Duende – Laurelise Chalzib
Parfois je me hissais en amont du chalet
Sur une terrasse naturelle, face au flanc montagneux,
Lieu de culte poétique
Je lisais du Garcia Llorca sur une large pierre
Qui surplombait la vallée aux reflets mauves.
Dans ces moments incandescents, pleine de Duende
J’imaginais des Sevillanas endiablées, virevoltantes
Au son des guitares qui allumaient les âmes de leur rasguaedo.
La danseuse de flamenco, toute à ses tournoiements
Frappait en cadence avec les toque et golpe des musiciens
En déroulant ses mains
Sa robe froufroutait, les volants tourbillonnants
Se soulevaient et son regard oblique toisait un point lointain…
Je récitais des vers en langue ibérique
Et me berçais de soledad, ida y vuelta, tortuga
D’invocacion; golpecito
Ce chemin, ce camino, menait chaque fois à l’extase
Nature aux merles chanteurs dans les châtaigniers
Jonquilles éparses, jaune d’or, sur fond neigeux
Feux de joie, immenses de débrousaillement
Chemin de ronces, déhiscence, chute de l’idéal.
Extraction de l’objet, le Duende demeure
Vivace, créatif, généreux,
Déploiement possible d’une logique modale
Réflexions en amont là-bas dans la montagne…..
L’Espagne est comme un berceau pour la guitare , c’est tellement vivant, incandescent. G. Llorca disait de Bach – Il a le duende-
C’est toute cette vie, cette frénésie, ces couleurs qui me portent, même si je préfère l’Italie plus douce, plus pastel , plus chantante.
Tant mieux si les vibrations se transmettent et si l’espace d’un instant comme moi vous avez rêvé, et vu et entendu toutes ces merveilles .
Merci Laurelise pour ce beau voyage en terre d’Espagne, pays dont je ne connais ni la langue ni la culture mais qui cependant est cher à mon coeur.