Il y avait une poule noire cacochyme
qui picorait de lassitude et criait famine!
Un jeune coq gringalet vêtu d’une guêpière
l’apostropha” ma poulette tu es la première
ou la dernière si ce soir je meurs sur scène!
D’où viens-tu pour traîner la patte et ta peine?”
“Je viens de Carmaux, nini est mon sobriquet.
Le maître m’a vendu à une bande de paltoquet
mais j’ai le mal du pays, de ma petite patrie!
Je vivais chez un rustique avec ma fratrie.
Un jour j’ai fui la galère et les coups de balai
le voisin peu amène m’a viré sans délai!
C’était un vieux ronchon qui lisait Verlaine
sur ses genoux dormait une chatte sereine!
Me prit-il pour un oiseau tombé du ciel?
J’ai séché mes pleurs, il n’était pas providentiel!
Je me suis retrouvé dans cette lugubre ménagerie
des bohémiens voulaient faire de moi leur égérie!
Ma vie est triste, j’aime les vêpres anciennes
écrites en latin et les chants grégoriens!
Je caquetais sur un banc, guettant l’offrande
faisant un croche patte aux vieilles de la bande!
Ici tout ressemblait à un jeu presque indigne
dans le Cérou, je pouvais nager comme un cygne
Coquelet, si nous partions au pays des mineurs
le charbon lèche la terre sur un champ de fleurs
et les veuves rebelles accrochent leur corsage
aux persiennes déjà closes d’un autre rivage!”
Le siècle est cruel qui chasse les animaux de la terre
quand l’homme devient hélas, le dernier locataire!
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merci Brahim pour votre commentaire enrichissant! Amitiés poétiques
Une fable édifiante ô combien. Merci Georges.
Merci pour ce partage intéressant et utile !