la mémoire et le musicien – Georges Cambon

Un soir de mai, un musicien,

Les yeux clos sur son violon

Jouait un air déjà ancien,

La mélodie des sanglots longs!

Le bonheur est un cheval pressé

Que nous feignons d’avoir dressé

Quand le frimas d’une saison

Sur la corde est  notre poison!

Ma mémoire est un vase brisé,

Mais à qui donc, autre que vous

-Comme un miséreux à genoux-

pourrai-je offrir un corps usé?

A l’ombre des croix rouillées

Tout paraît  pris de remords

Ce pays où gisent nos morts

Est pierre grise et mouillée!

Je pleure un rêve révélé

Le bruit se perd de vos pas

Le temps, le temps chant allé

le lourd silence d’un trépas!

Tout est fin , mollement

J’ai traversé un port muet

Si muet, ce pâle balbutiement

Quand je vis l’aube s’éveiller!

La porte est close, ce matin

L’horizon cache sa  beauté

L’oiseau quête son festin

Sur l’arbre plein d’humilité!

Un soir passé, un musicien

Les yeux clos sur son violon

Jouait un air déjà ancien,

la mélodie des sanglots longs!

Je vais, le cœur lointain

Hiver de blanc vêtu approche

je n’entends plus les cloches

Cheminer est un songe éteint!

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