La Marie marrie – Christian Satgé

Petite fable affable

La Marie abreuve, hélas, de ses larmes 
La fontaine, elle a dû rendre les armes
Au Jeannot, son galant qui l’a quittée,
Ce goujat, à peine eut-elle acquitté,
Sous le pommier et sur l’herbe tendre,
Ce qu’il jugeait, jà, ne pouvoir attendre.
Oc, c’est fini sans ambiguïté ;
Il a dit : « Sans regret, en vérité ! »

Et la Marie arrose de ses larmes
Le souvenir de ce qui faisait ses charmes.
Déflorée, qui voudra donc fleureter
Avec elle : à fleuret moucheté,
Il ira se vanter de l’exploit champêtre
Qui indignera, c’est sûr, le bon prêtre
Qui flétrit les filles « perdues », « embêtées »,
Ou celles, comme elle, qu’on a « jetées »,…

Marie n’a pas épuisé ses larmes
Quand les oiseaux sont tout à leur vacarme.
Le mariage ? Mirage envolé !
Après avoir bien batifolé,
Il a dit : « Pourquoi ach’ter une vache
Quand il n’y a qu’à passer, Pauvre Tâche, 
Sous la barrière bariolée
Pour avoir, à satiété, du lait ? »

           © Christian Satgé – février 2018

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Christian Satgé

Christian Satgé (834)

Obsédé textuel & rimeur solidaire, (af)fabuliste à césure… voire plus tard, je rêve de donner du sens aux sons comme des sons aux sens. « Méchant écriveur de lignes inégales », je stance, en effet et pour toute cause, à tout propos, essayant de trouver un équilibre entre "le beau", "le bon" et "le bien", en attendant la cata'strophe finale. Plus "humeuriste" qu'humoriste, pas vraiment poétiquement correct, j'ai vu le jour dans la « ville rosse » deux ans avant que Cl. Nougaro ne l'(en)chante. Après avoir roulé ma bosse plus que carrosse, je vis caché dans ce muscle frontalier de bien des lieux que l'on nomme Pyrénées où l'on ne trouve pire aîné que montagnard.

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2 Commentaires
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Invité
21 mai 2019 14 h 24 min

Comme toujours encore un régal merci
Oh Marie sainte vache
Quand s’envole un taureau
vers d’autres normandes