Pire que fauve griffu et dentu comme loup,
Une vipère au fielleux poison se meut
Sans muer, jusqu’au fond de nous plante le clou
De ses crochets nus, que rien n’émeut
Et que nul n’arrête, même le plus filou.
Or, on ne peut pas plus faire mourir ce mal
Gangrène de l’âme, acide des cœurs,
Ni détruire cet insatiable animal,
Qui nourrit des rancunes et des rancœurs
Même si d’abord cela est fort minimal…
Il se ne satisfait pas de ces incessants
Harcèlements en nos noires pensées
Rongeant notre esprit, le harassant, le blessant,
De soupçons et de doute insensés,
Dards létaux en devenant, un jour, sénescents
Ce reptile se délecte ainsi des maux nés
De ses mots ou de ses allusions,
Des idées fleurissant la tombe fânée
De nos amours mortes sans passion
À force de les avoir trop enrubannées.
Lové pour mieux frapper et droit en nos coeurs
Ce serpent toujours pousse aux tensions
Voire aux conflits, l’œil à jamais moqueur,
Nuire étant sa seule intention :
Son unique vocation être vainqueur !
Sans merci ni honte, elle met à l’abandon
Des êtres las, désormais égarés,
Sur les chemins d’un destin hélas sans pardon
Ni oubli qui ne veut que nous séparer
À force de questions fléchant Cupidon.
Et c’est cette mort qui nous tue de désespoir
Qui est sa quête, sa seule raison
D’éclore et de couver en nos seins, son nichoir,
Ses méfaits qui feront notre oraison
© Christian Satgé – décembre 2019
Cher Rimeur du monde Animal
n’auriez-vous pas délaissé en quelque lieu perdu un “n” à : “Qui nourrit des racunes et des rancœurs”
j’ai eu beau chercher l’état de ce mot sans “n”, il me semble qu’il est bien aride ” Hmmm
Vous avez fort raison sur ce texte bien composé d’autant qu’il me semble que cet Être sinueux est bien à part
délaissant les pommes d’un temps ancien, il se promène sans état d’âme tel un camion arracheur d’arbres
là où il passe si mets ou semblant se vêt d’air ou friandises, il n’en a que faire jusques à même l’engloutir parfois !
Toutefois, il ne me semble pas que cet animal soit le “montreur” de la jalousie,
évidemment c’est pour parler de l’homme, d’un homme, des hommes.et je vous comprends
mais le serpent chasse pour vivre, dort, et pique si on est sur son passage sans un sentiment
ce, je ne suis que homme, et je peux me tromper.
merci
Belle fin d’année de vos rimes et joies, : “jamais jour ne s’éteint tant que l’on invite son soleil à nous réchauffer!” Oli
Oliver