La grande faucheuse nous toise du haut de son pied d’estale, nous faisant jouer des scènes de pantomime, tirant les ficelles de notre vie, venant nous offrir son parfum aux senteurs d’amandes amère, puis elle se vautre sur son trône, prophétisant son prochain rôle, choisissant son décor, ses acteurs, remportant l’oscar du meilleur rôle et ceci, depuis la nuit des temps, nous offrant de temps à autre, quelques années de plus, aux prix d’un deal que l’on ne connait pas. Sa plus grande qualité est la patience, il est facile quand on à l’éternité est le meilleur jeu en main.
Les ficelles s’animent, se tirent dans tous les sens, d’un côté Dieu ou le destin, donnez lui le nom que vous voulez, de l’autre, le diable et au milieu, celle qu’on appelle la 5eme dimension, la mort dans toute sa splendeur. Il nous faut être costaud quand même..
Quand un aimé nous quitte, nos sentiments sont mis à nu, nous devenons des amputés. La vie ne sera plus jamais la même.
À chaque départ, notre cœur se scarifie. La mort nous poignarde, tatouant le nom du défunt dans l’espace de notre âme
Nous sommes en manque, l’image est toujours présente, mais la 3D a disparu, la profondeur, la grandeur, n’existe plus que notre tête.
La vie nous pousse dans une valse à mille vents vers le trône de la faucheuse, pas d’autre choix, il n’y a qu’un seul chemin et un seul passeur
Cependant, il vaut vivre coûte que coûte, ne pas lui offrir ses minutes, ses heures ou nous pensons à elle, l’oublier, lui montrer que cela, elle ne l’aura jamais.
Alors la grande faucheuse, sache que tu prendras que notre enveloppe charnelle, notre cœur est distribué à ceux qu’on aime, notre âme? donnée au fil des jours, dans toute les larmes qu’on a versé, dans les bonnes actions qu’on a pu faire, à nos enfants, nos parents, nos amours.
Et puis grâce à toi, nous vivons plus intensément, car nous nous savons aux aguets
nous t’offrons quelques miettes sur un corps décharné.
PS: N’oublie pas une chose la mort, tu nous aura pas deux fois…
Échec et mat..
A Patrick.
©Anne Cailloux
Texte poignant à reflexion
merci Anne
“”Mourir ne me dérange pas. Je suis juste ennuyé par la perspective de ne plus pouvoir savoir ce qui va se passer”” Jean d’Ormesson
Belle mise en train pour un matin qui se voulait serein….. c est une erreur que de croire qu’on ne peut mourir deux fois…la première en cessant de nous intéresser à la vie…la seconde en oubliant ceux qui sont partis.