La forêt de plume de poête. Anne cailloux

 

Au milieu d’une forêt de rêveur, une plume de poète offrit l’espace boisé aux rimeurs de passages.
Une belette passant pas loin fut attirée par le bruit et les chants de certains troubadours.

Méfiante, la belette resta à bonne distance, observant pendant des lunes.
Puis une nuit, elle s’approcha à petit pas.. Son flair ne la trompait pas, ici étaient venus de nombreux spécimens qui avaient laissé traces de leurs passages. La belette trouva ce lieu agréable et décida un jour de laisser elle aussi son empreinte en ce lieu.

Le médiateur de ce terrain, était un olivier qui avait assurément des heures de présences en ses racines, connaissant les us et coutumes de cette langue de troubadour. Ses feuilles allaient de ci de là porter bonne fortune, faisant en sorte que tout se passe à la perfection.
L’olivier était accompagné d’une jolie chouette aussi silencieuse qu’efficace.
La petite belette laissa ses états d’âme sur des feuilles. Pas toujours dans les règles de l’art, corrigé gentiment par l’olivier pour lui apprendre comment tourner ses poils correctement..
Grâce à certaines élites, la belette, prit confiance et osa plus encore…
La petite femelle offrait souvent ses effluves, aimant laisser traces dans ceux de ces mécènes.
Il ne pouvait exister de lieux comme celui là, sans Goupil et Ysengrin.

La belette l’avait crié à travers les bois. Copains comme cochons. Souvenez-vous, elle vous l’avait dit !

Le loup, justement, parlons de lui ! Ce n’était pas le loup de la fontaine, loin de là, mais ce lupus aimait quelquefois rester avec sa meute loin du monde, passant des vacances souvent sous les caravanes, le museau pas loin du feu de bois, humant les odeurs de quelques niglos cuisant pas loin. La vie au grand air lui avait appris les lois, la débrouille, la vie passée et la fièvre de ce monde. Lui aussi aimait laisser ses émanations en ce lieu.

Souvent les fragrances du renard et de la belette traînaient sous ses caravanes. Alors la belette, oublia le prince charmant, et vota pour le loup. Elle disait qu’il l’a verrait mieux que le prince, qu’il l’entendrait mieux et surtout, qu’il la mangerait mieux. La belette resterait la belette que voulez-vous, souvent pudique parfois provocante. De toute façon elle criait à travers les bois, que la nuit, ce n’est pas le prince charmant que les femmes voulaient, mais le loup ou le renard.
Ha le renard quand à lui, il avait un charmant museau, craquant, il aimait narrer ”le Maître des fables”, Monsieur de la fontaine, nous rappelant que les humains n’ont rien à leur envier. Il avait des beaux mots sortis d’un autre siècle, qu’il allait très bien avec son museau de tentateur.

Ce renard là était un charmeur, oui le même que celui du corbeau.
Ses mots étaient justes et les siens souvent plus humains qu’animal.

Leurs mots et leurs encouragements m’ont donné la force de continuer à laisser parfois mes phéromones en ces lieux, pisser sous les caravanes, éteindre le feu de camp de Maître loup ou aller chasser les proies du renard.
Du bon monde traînait en ces lieux, des petites femelles venant de très loin, prônant la liberté et la paix, d’autres animaux venant de méditerranées narraient leur forêts lointaines, leurs déserts, leurs amours pour leurs terres. Certains erraient dans ses lieux sans laisser traces, d’autres y laissaient parfois des champignons empoisonnés , mais l’Oliver avait étendu ses racines bien loin et bloquait le chemin.

La petite belette pour cette nouvelle année ira déposer quelques traces de ci de là sur les pensées de ces troubadours.

Ici une petite pissette pour dire je suis passée, par là, une petite lichette pour dire j’étais là.

Puis, elle ira reposer au pied de l’olivier attendant prochains préceptes.
Si tout ce cheptel n’avait pas été là, la petite belette aurait tracé sa route, gardant ses états d’âmes pour elle.
Que cette nouvelle année nous apporte des beaux mots, des lichettes, des pissettes et de l’amour à tous les pieds des arbres.

 

©Anne CAILLOUX

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Anne Cailloux

Anne Cailloux (339)

Depuis ma naissance, je fus autodidacte et trop rêveuse.Spécialiste dans l'art thérapie et les maladies neurodégénératives, j’essaie de retenir le temps des autres et du mien.. Quelques diplômes, une passion pour l'art et les poètes. J'ose dormir avec Baudelaire.Je suis une obsédée textuelle . Je peins, je crée et maintenant j’écris. Je remets cent fois mon ouvrage pour me corriger. De quinze fautes par lignes je suis passée à quinze lignes pour une faute... Deux livres en préparation et peut-être un recueil de poèmes, si Dieu veut.Anne
Je suis une junky des mots..

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IRIS 1950
Membre
1 janvier 2020 19 h 42 min

J’ai bien aimé traverser ta forêt et passer sur tes mots. Belle année poétique à toi. IRIS

OberLenon
OberLenon
Invité
1 janvier 2020 19 h 23 min

Très joli récit. A l’instar des forêts primaires et des hôtes qui les enchantent, que celle-ci ne soit jamais détruite ni exploitée. Belle année à tous

Invité
31 décembre 2019 19 h 16 min

J’aime beaucoup cette jolie forêt, Anne !
Vous avez raison, il y fait bon vivre…
Beau réveillon… avant de nous retrouver pour une nouvelle année !
Amitiés et gros bisous
Chantal

Christian Satgé
Membre
31 décembre 2019 7 h 31 min

Merci Petit Belette d’exister – car écrire c’est vivre – et reviens nous de temps à autre car tu manques quand tu n’es pas parmi nous pour compléter la faune de ce site où belles plumes et mauvais poil se côtoient si bien. Amicalement…

O Delloly
Membre
31 décembre 2019 0 h 11 min

Très beau conte, jolie plume de vos mots et joli cadeau à tous…
Merci Anne, passez un joyeux réveillon
Oliver