Un pigeon voyageur en plein vol, un jour perdit une plume, qui grisée d’indépendance, se laissa emporter par le vent. Elle virevoltait, légère, et tout en se laissant emporter, contemplait un ciel azur, inondé de soleil. Elle serait bien restée, ainsi, à tournoyer longtemps, mais comme toute plume qui se détache, il faut bien un moment rejoindre le sol. Ce qui arriva, et là voilà, venant choir, aux côté d’un coquelicot, semblant fraîchement éclos.,mais de couleur terne. Vous voilà bien à l’aise, lui dit celui-ci, en se tournant vers cette dernière, vous me bouchez une partie de ma vue. Ah, lui répondit-elle, confuse. je ne cherche pas à vous nuire, je me suis détachée de mon compagnon, et me voilà aboutie dans ce pré. Vous avez bien de la chance, lui répondit la fleur, vous êtes l’amie du vent, qui peut vous faire voyager. Moi, je suis coincé dans ce champs, pas à l’abri de prédateurs, qui peuvent venir m’ôter la vie, et faire de moi, un mets qui leur paraît succulent. Vous pouvez être heureuse, mon seul bonheur, c’est de voir des regards, se tourner vers mes sœurettes, pour les admirer, moi je ne suis qu’en tissu. | De voir les touches de couleur, de couleur rouge vif, qu’elles peuvent parsemer, pour égayer la verdure. Mais, hélas, comme vous pouvez le constater, je suis en tissu, artificielle, et n’ait pas l’éclat de mes compagnes. Abandonnée lâchement, par celle à qui j’ai été offerte, me voilà maintenant ici, gisante, en proie à tous les éléments. La plume, émue, aux dires de cette malheureuse, lui susurra dans sa corolle. Éole va reprendre son souffle, viens avec moi. Tu n’es qu’en tissu, accompagne-moi, je sens qu’il va reprendre son souffle, laisse toi prendre dans ses bras. Visitons le vaste monde, plein de surprises, envolons-nous ne reste pas ici, à te morfondre. Une bise douce et légère, se mit à faire frémir, les frondaisons des arbres, et les emporta toutes deux. La fleur en tissu et la plume, maintenant amies, virevoltaient ensemble, pour découvrir le vaste monde. |
Un joli conte des mieux troussé. Le genre sied bien à votre plume à la fois alerte et précise. Bravo et merci pour ce partage Eric.