Il y a des fêtes pour tout et pour rien.
Moi je veux créer la fête de la faim.
Tu sais celle où l’on regarde son prochain.
Il n’est pas loin, c’est juste ton voisin.
Oui, celui à qui tu ne dis plus bonjour.
Celui qui te souries et ce tous les jours.
Celui là même avec qui tu partageais
de bonnes soirées, il y a quelques années.
Mais bien sur la crise est passé par là.
Et ton voisin pointe chez pôle emploi.
Il n’est plus à tes yeux le cadre dynamique,
juste un homme dont tu deviens critique.
Il se bat comme un animal blessé
obligé de cacher sa honte d’exister.
Mon ami, toi aussi, tu pourrais chuter,
trébucher, te blesser et ne plus te relever.
Je suis ton voisin, tu sais, celui de l’autre coté,
et ton manège crois moi, je l’ai bien remarqué.
Je suis celui que tu salues d’un geste de la main,
sûrement parce que tu sais, que je n’ai pas faim.
Mais si un jour la faim, toi aussi te tiraille.
Cette sacré douleur brûlera tes entrailles.
Tu regarderas ton voisin en espérant qu’il te tendent la main.
Le connaissant, il partagera volontiers un peu de son pain.
Je veux créer une fête de la faim.
Un jour, qui promis aura une fin.
Un jour, où l’on tendra la main.
Ce jour là, pense à ton voisin.
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