Jeannot, l’Anglais d’Escanecrabe – Marie Combernoux

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Jeannot , l’Anglais d’ESCANECRABE

Il était une fois un petit garçon, Jean, et bien sûr, on l’appelait Jeannot, il habitait à ESCANECRABE, petit , tout petit village inconnu de la Haute-Garonne, ESCANECRABE ne veut pas dire : « escaner les crabes » mais évoque des passages difficiles, même pour les chèvres qui risquent de tomber, et la traduction est « éreintechèvre »

Ce petit village se situe entre Ciadoux et Castéra Vignoles, bon, ça ne vous dit toujours rien , alors disons pas très loin de Boulogne sur Gesse. Après, vous regardez la carte…….

Ce petit garçon n’avait pas beaucoup voyagé, des escapades autour de son village, parfois il rendait visite à son grand-père, à REBIRECHIOULET, nom occitan, qui signifie « retourne au (coup de) sifflet » et cela s’adressait autrefois aux cochers qui s’aventuraient dans ce pays de Cocagne. C’est pas difficile à trouver, c’est un quartier de St-Pé-Delbosc, sur la même route qui va à Boulogne sur Gesse.

Jeannot allait avoir 18 ans, il allait souvent à la pêche aux mirouilles, je vous laisse deviner la catégorie de ce poisson que l’on ne trouve que dans la Save qui passe à Escanecrabe.. Les gens le définissent comme un tout petit poisson avec …, disons bien doté par la nature !

Il prenait avec lui un copain plus âgé , qui s’appelait Odilon, un pauvre bougre qui servait l’office du dimanche, et dont ses camarades se moquaient en lui criant au passage : « Odilon, pisse au pantalon ! » Il ne répondait pas, et haussait les épaules.

Le temps passa entre l’école, et les parties de pêche jusqu’au jour où Jean atteignit ses vingt ans. Il songeait à fréquenter une jeune fille et à fonder un foyer. Mais à Escanecrabe, les partis étaient rares. J usqu’au jour où arriva le mois de juillet et la fête de l’aïl, célébrée dans toute la Lomagne. Il se rendit à Cadours, où les « festayres » avaient commencé leurs libations matinales, tandis que sous la halle, se tenaient les vendeurs de tresses d’aïl.

Et c’est ce jour là, que Jeannot rencontra l’amour de sa vie, sous la halle de Cadours, elle était anglaise, jolie fille, étudiante à Toulouse, et venait ramasser l’aïl de Cadours pour se faire quelques économies. Il la fréquenta tout l’été et passa ses nuits à potasser l’anglais qu’il ne maîtrisait pas.

L’été suivant, à la fête de l’aïl, il se marièrent à ESCANECRABE, entourés de leurs familles respectives et depuis , MARY and JOHN, qui parle anglais couramment, et que tout le village a surnommé Jeannot l’Anglais, vivent heureux à ESCANECRABE, que personne dans la famille de Mary n’arrive à prononcer correctement.

HAPPY END

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Marie Combernoux

Marie Combernoux (46)

je ne suis plus une jeunette, je suis née le 3 Avril 195....et quelque, j'ai été élevé jusqu'à mes 12 ans à Caussade (82) par mes grands parents , qui étaient agriculteurs et négociants en fourrage, j'ai été élevé entouré de nature, d'animaux de basse-cour, d'un jardin, et j'ai aussi appris l'occitan car entre eux mes grands parents le parlaient. Après 12 ans de bonheur , je suis allée vivre àToulouse, avec ma mère et son mari. A partir de là, ce fut une autre histoire.... je viens d'écrire un libre de nouvelles, réelles et fictives, et de poésies, j'attend sa sortie. Voilà un peu de moi, mais vous ne savez qu'une partie de ma vie riche et cahotique à la fois Bien cordialement.

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Philippe X
Membre
9 septembre 2018 5 h 14 min

La FRANCE, pas celle des “autres” mais la Notre à Nous et rien qu à Nous ! et s’il fallait une traduction en chinois, en Croate ou en Parisien… ? Il faut être de chez Nous pour comprendre…déjà qu’avec les fromages…

Christian Satgé
Membre
8 septembre 2018 18 h 09 min

Un fort joli texte qui évoque un village dont le nom m’a toujours plus depuis que je le connais – comme Riberichioulet au nom si chantant – et où j’ignorais que se cachait telle richesse. Merci Marie pour ce petit bout d’Occitanie qui revit par vos mots…