Venez messieurs dames, l’espace d’un instant, venez vous retrouvez dans une autre époque. Venez suivez le guide… je vous emmène dans un quartier que vous n’oublierez pas.
Il faut que vous sachiez, le quartier du 14ème arrondissement, n’est comme aucun autre, ici les bourgeois côtoient les quartiers populaires avec un plaisir certain, et le soir vous les verrez s’accoquiner une bière à la main, avec les poètes un peu perdus du quartier. Plus loin la Cité universitaire nous amène du sang nouveau et des rires à n’en plus finir.
Vous avez devant vous le Lion de Denfert Rochereau. Symbole de la résistance, de la guerre de 1870. Il regarde fièrement au loin, surveillant les grévistes et les mythiques manifestations de la république, passages obligatoires de ce lieu.
Ce pauvre Lion, a eu aussi le droit aux drapeaux, aux chants républicains, aux femmes nues, aux odeurs de merguez, aux tags, aux larmes, pour une cause perdue qui s’appelait Charly..
Venez donc voir les catacombes : elles ne sont pas loin. Pour la salubrité publique des millions d’ossements reposent ici à jamais. Il vous faudra prendre patience, la file t’attente est aussi longue qu’un jour sans fin. Regardez, des jeunes filles éclatent de rire se moquant de ce lieu sacré, jurant par tous les dieux qu’elles n’auront pas peur, ce n’est pas certain, ici tout peut arriver…
Voyons voyons, ne soyez pas morose, je vous emmène dans, un des plus beaux marchés de la Capitale… La rue Daguerre. Comment vous expliquez cette rue… Suivez-moi et ouvre bien vos yeux. Vous avez les meilleurs produits régionaux du tout Paris.
Faites un tour chez le poissonnier ou fromager, vous ne les oublierez jamais ,je vous l’assure. Des langoustines aussi grosses que des langoustes, oui Madame je le jure, non Monsieur je ne suis pas de Marseille !
Regardez plus loin les boutiques, elles se collent les unes aux autres et débordent sur la chaussée. Par ici vous pouvez apercevoir un portail lilas, il garde le domaine d’Agnès Varda, grande photographe réalisatrice de la nouvelle vague.
Dans ce coin, c’est la rue des peintres, plus loin un sculpteur Greg est venu se perdre dans ce lieu magique.
Par ici, vous trouverez plein de petits restaurants, où vous ferez de bien belles rencontres gustatives. Partez en Grèce entrez dans une taverne et le voyage sera offert gratuitement.
Venez donc plus loin, voir le majestueux observatoire, il domine le quartier et tout Paris, jusqu’aux étoiles. En son milieu passe le méridien, celui d’avant Greenwich, il nous observe bien gentiment.
Juste à côté se trouve le Val de Grâce, l’hôpital militaire, ainsi qu’un musée, ce fut Anne d’Autriche qui construisit une église. Bien plus tard l’Hôpital des Armées , fut construit là, où se situait l’abbaye. Puis à côté, la non moins célèbre, maternité de Port Royal, qui fait face à l’Hôpital Cochin avec son cloître magnifique.
Aujourd’hui la chapelle de cet hôpital, célèbre toujours le culte le dimanche, trois escaliers à balustres dont « l’escalier des miracles » ne lassent pas d’évoquer le mystère. Les galeries du Cloître sont arpentées par le personnel de l’hôpital.
Maintenant je vous emmène dans le restaurant l’entrepôt, lieu, multiculturel, où s’épousent des tableaux sur des poèmes de Baudelaire. Pour les amateurs, des concerts sur des airs de jazz manouche, de slam, ou de rock, se jouent certains soirs, c’est un coin, intello bohème. Des conférences y sont donné de temps en temps, vous y croiserez des illustres inconnus et des hommes de théâtre ou autres.
Allez, je vais vous dévoiler, l’endroit ou le chanteur Renaud écrivit la plupart de ses textes. La Closerie des Lilas, brasserie littéraire et artistique à l’abri de tout regard.
Puis vers les gobelins où naquit la non moins célèbre manufacture de tapisserie du même nom, se trouve un petit cinéma d’antan, le Gaumont Gobelin. Des photos d’acteurs et des photos du film sont affichées en tout petit, comme il y a 30 ans. Ici l’été, des fauteuils et des tables se trouvent sur le trottoir, des bonbons sont à votre disposition, vous pouvez après, le film vous asseoir et commenter sur une musique de fond. Je vous ai dit que c’était comme nulle part ailleurs et pour finir nous allons aller au cimetière, rassurer vous, ce ne sera pas un allez simple, juste une visite. Le cimetière Montparnasse, il se dit que certains soirs, certains aurait aperçu Jean-Paul Sartre philosophant avec Gainsbourg…. et vous avez de la chance que la prison de la santé soit en rénovation, j’aurais pu vous oublier sur place.
Je vous remercie de votre visite. N’oubliez pas la petite pièce pour votre serviteur, je vous avais dit que nous étions comme “nulle part ailleurs”
©Anne Cailloux -2017/07/20
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