Je me sens loin,
semblable à un bateau à la dérive,
que le courant emporte à son gré,
comme un objet sans vie.
Chaque jour un peu plus loin,
de son port d’attache,
perdu dans un vaste océan.
Pourtant, la distance n’est pas si grande.
Mais les écueils qui me séparent du port d’attache,
sont de plus en plus nombreux. Le vent souffle avec rage
et mugit, transforme mon esquif en frêle épave
prête à prendre eau.
Je me sens loin,
ne vois plus qu’une mer hostile,
prête à m’engloutir dans ses entrailles,
comme un fétu de paille.
Petit à petit, le jour s’efface,
mais Éole garde sa force et colère
et souffle sur ce qui reste de mon embarcation
en l’emportant comme un ballot.
La nuit tombe et le ciel prend une couleur d’encre,
C’est la fin, une dernière lame m’entraîne
et me fait plonger avec rage
dans l’abîme de l’océan.
Amour perdu, port d’attache disparu
les flots écumeux se calment,
recouvrent tout,
comme si rien ne s’était jamais passé.
Eric de La Brume
Le 18 août 2018