Je connais des mots qui lèchent le soleil
quand les vautours haineux chassent à leur faim
le ciel est trop triste pour écrire encor à la main
sur le tableau noir, le jour de notre réveil!
Je suis vieux, vieux comme on dit d’un vieillard
l’homme est ainsi, souvent il refuse de juger
je pense à toi, dans ton manoir si affligé
la porte ouverte à tous, tu te moquais du pillard!
Qui pouvait-il être dans ce désordre des choses
venait-il en ami, mander un fruit à partager?
dans le silence cotonneux d’un hiver morose
le bel étranger devient vite un vrai danger!
Un mal ancien surgit du sanglot de la femme
écoute la haine qu’il faut à l’autre pour tuer
cette musique ancienne est chant qu’on acclame
sur des lèvres absentes file un son hélas muet!
Divine échappe au feu qui brûle mes poèmes
ce militaire sans gloire poussé par le diable
j’éprouve l’envie de jeter sur lui l’anathème
qui sait si demain, nous ne serons pas coupables!
Pol Roux brisé par le malheur s’en est allé
dans cette France promise à un soldat adulé!
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