J’avais rêvé comme vous cette rencontre.
Elle se serait abandonnée sans disparaître, je l’aurais laissée prendre et donner à sa guise et son choix toujours juste aurait comblé mes attentes.
Sa beauté serait allée de soi mais sans trop d’artifice, sa nudité seule aurait donné la mesure pleine de sa grâce lorsque les autres seraient partis.
La première fois m’aurait bouleversé, fort et splendide, et moi un peu gêné de n’être que moi, et elle douce attentive sans juger mes caresses pachydermes.
La deuxième rencontre m’aurait laissé épuisé et inquiet -ce serait ma triste nature difficile au bonheur-, curieux de sa réserve, avide de ses secrets.
La troisième fois, elle m’aurait fait le don de sa confiance et j’en aurais pleuré. Son intelligence à toute épreuve m’aurait livré à une exaltation inédite.
Puis elle aurait parlé pour la première fois un peu plus que nécessaire, sortant de sa réserve, livrant tout au plus son beau souci de moi.
Comme vous j’avais rêvé de cette rencontre comme on espère encore un peu d’humanité et de splendeur, sans concession pour l’ombre, sans réserve pour la vérité.
Morgane, par votre faveur, mon rêve s’est avéré.