J’aurai beau dire, j’aurai beau faire – Bernard Rasson

Je suis un couturier reconnu
Jusqu’ici, la chance m’a souri
Après Bruxelles, je suis venu
M’installer au centre de Paris
J’ai déjà habillé des actrices
J’ai déjà habillé des princesses
Ce sont de bonnes ambassadrices
Les commandes arrivent sans cesse
Une dame est venue commander
Une robe du soir sur mesures
Pour ses trente ans ; elle a demandé
De la soie d’une couleur azur
Je dois la terminer avant mai
J’ai déjà eu de jolies clientes
J’ai beaucoup de femmes jeunes, mais
Aucune n’a été si troublante
Et j’ai du mal à me concentrer
Sur mon métier

J’aurai beau dire, j’aurai beau faire
J’aurai beau affirmer le contraire
Je sens que mon cœur cogne
Comme une caisse claire

 

 

 

Cet après-midi, elle est venue
Elle ôte sa jupe et son tailleur
Je la vois devant moi, presque nue
Et j’essaie de regarder ailleurs
Je vois qu’il y a quelques retouches
A faire ; j’épingle les endroits
Mais chaque fois que mes mains la touchent
J’ai l’impression d’être maladroit
Une fois le travail terminé,
Je trouve qu’elle est éblouissante
Un sourire vient illuminer
Ses traits ; elle est vraiment ravissante
Je fais un peu de conversation
Erreur : là aussi elle me charme
Elle me parle de ses passions
Cette jeune femme me désarme
Et j’ai du mal à me concentrer
Sur mon métier

J’aurai beau dire, j’aurai beau faire
J’aurai beau affirmer le contraire
Je sens que mon cœur cogne
Comme une caisse claire

à ma Muse

© Bernard Rasson – 08/06/2018

 

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5 Commentaires
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Invité
8 juin 2018 15 h 48 min

Bravo Bernard qu’elle belle sensibilité dans votre âme et dans vos savoirs faire! Bravo très beau poème qui naquit depuis un amour inédit,
Agréable suite
Mes amitiés
Fattoum.

Christian Satgé
Membre
8 juin 2018 11 h 41 min

Magnifique poème d’amour… Bravo et merci Bernard.