J’avais un beau jardin,
Un jardin tropical,
Aux senteurs d’air marin
Et de bois de santal.
Un balcon aujourd’hui,
Un jardin suspendu,
M’éloigne du bruit
Provenant de la rue.
Des arbustes, des fleurs,
Un bel écrin pour moi,
Suffisent à mon bonheur
Me donnant de l’émoi.
Ma main dite “verte”,
Tout pousse à foison,
La porte ouverte
Au meilleur horizon.
L’immeuble en face
Est voilé par le vert,
Décuplant l’espace,
Je change d’univers.
Quand, sous mon parasol,
En Hawaii frangé,
Soudain je m’envole
En pays étranger.
Jardin sur ville
N’est pas Babylone,
Je suis sur une île
Et je m’abandonne.
Je ferme les yeux,
Je vois des colibris,
Noirs et fluo de bleus,
Soudain ce sont des cris …
Mon rêve est brisé,
Cela vient de la rue,
Comme une nausée
De vapeurs suspendues …
©S Gibert